«Cette campagne inédite constitue une nouvelle étape dans le programme GEothermies, un des principaux piliers de la transition énergétique du canton», a indiqué mardi devant les médias le conseiller d'Etat Antonio Hodgers, en charge du Département du territoire. Cette énergie renouvelable et locale pourrait couvrir 20% des besoins totaux de Genève en chaleur et en froid d'ici 2035.
Des forages exploratoires de moyenne profondeur à Satigny et à Lully ont démontré la présence d'eau chaude, à des températures et des débits différents. La prospection vise à connaître précisément la structure du sous-sol du bassin genevois, afin de maximiser les chances de succès des projets futurs et de minimiser les risques sismiques, a souligné Christian Brunier, directeur général des SIG.
Jusqu'à fin octobre, onze camions vibreurs se déplaceront dans la majeure partie du canton et des communes de France voisine. Ils produiront des vibrations dans le sous-sol qui se propageront et dont les échos seront enregistrés par les 20'000 capteurs posés en surface. Les données récoltées aux 50'000 points de mesure permettront d'établir la carte en trois dimensions.
Les camions seront actifs de 21h00 à 06h00. Les nuisances sonores sont estimées à 15 minutes au maximum. Une démonstration mercredi en pleine ville par un camion de 17 tonnes montre que le moteur émet davantage de bruit que les vibrations.
1,5 milliards pour la géothermie
Cette campagne de prospection s'accompagne d'une campagne de communication: courrier explicatif envoyé à tous les ménages genevois, affiches, stand d'information, passages du triporteur dans les communes et site Internet. «On peut être rassurant. Les tests effectués près d'immeubles montrent que le risque de dommages est quasi nul», a souligné Christian Brunier.
SIG prévoit d'investir 1,5 milliard de francs dans son programme GEothermies ces dix prochaines années, a fait savoir son directeur général. Selon lui, un montant similaire devra être investi par les privés pour qu'ils soient raccordés au réseau ad hoc. «C'est important pour le tissu économique local de partir dans cette direction», a-t-il commenté.
A ce jour, la régie publique a dépensé 40 millions de francs pour ce programme. L'étude en 3D coûte 15 millions, dont 60% financés par la Confédération, qui trouve «un intérêt majeur» à ce projet, selon Nicole Lupi, spécialiste en géothermie à l'Office fédéral de l'énergie. «Avec cette cartographie, le programme va prendre quatre à six ans de retard, mais cela permettra d'éviter les échecs», estime M. Brunier.