Etats-Unis
Biden à Tulsa pour «rompre le silence» sur le massacre de Noirs

Le président américain Joe Biden s'est rendu mardi à Tulsa, Oklahoma, afin «d'aider à rompre le silence» qui a longtemps pesé sur l'un des pires épisodes de violence raciale de l'histoire des Etats-Unis. Trois survivants du massacre assistaient à la cérémonie.
Publié: 02.06.2021 à 08:20 heures
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Dernière mise à jour: 02.06.2021 à 09:38 heures
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«Les événements dont nous parlons se sont déroulés il y a 100 ans, et, cependant, je suis le premier président en 100 ans à venir à Tulsa», a insisté le démocrate en disant vouloir «faire éclater la vérité». «Je suis venu ici pour aider à rompre le silence, car, dans le silence, les blessures se creusent».

Le massacre raciste de Tulsa a «trop longtemps été oublié dans notre histoire. Aussitôt qu'il s'est produit, il y a eu un effort manifeste pour l'effacer de notre mémoire», a-t-il dénoncé en soulignant la présence dans le public, devant lui, de trois survivants centenaires de ce massacre.

«Certaines injustices sont si atroces, si terrifiantes, si douloureuses qu'elles ne peuvent pas rester enterrées», a poursuivi l'ancien vice-président de Barack Obama.

De Tulsa aux attaques contre le droit de vote afro-américain

Joe Biden a profité de ce discours historique pour dénoncer les attaques «absolument sans précédent» contre le droit de vote des Afro-Américains, «le droit le plus fondamental», par le biais de lois restreignant l'accès aux urnes dans certains Etats conservateurs. «Ce droit sacré est attaqué avec une intensité que je n'ai jamais vue», a déclaré le démocrate.

Depuis la présidentielle, les projets de lois limitant l'accès au vote se sont multipliés dans les Etats à l'initiative des républicains. Ils sont dénoncés par les démocrates comme frappant particulièrement les minorités.

A Tulsa, le président a donc promis de se «battre» pour qu'une loi électorale censée protéger l'accès aux urnes soit adoptée en juin par le Congrès des Etats-Unis d'Amérique, ainsi qu'un autre texte nommé en hommage à John Lewis, figure de la lutte pour les droits civiques, décédé en 2020.

La chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a approuvé en mars le premier projet de loi (HR.1). «Le Sénat l'examinera plus tard ce mois-ci et je me battrai comme un diable, avec tous les outils à ma disposition, pour qu'il soit adopté», a déclaré M. Biden, tout en admettant que sa majorité à la chambre haute était trop étriquée pour garantir ce vote.

L'émeute oubliée contre les Noirs

Le 31 mai 1921, des hommes noirs venus défendre un jeune Afro-Américain arrêté et accusé d'avoir agressé une femme blanche s'étaient trouvés face à des centaines de manifestants blancs en colère devant le tribunal de Tulsa. Dans une ambiance tendue, des coups de feu avaient été tirés et les Noirs avaient fui vers leur quartier de Greenwood.

Le lendemain, à l'aube, des Blancs avaient pillé et brûlé commerces et maisons de ce qui était alors surnommé «Black Wall Street», exemple de réussite économique. Comme les pertes économiques engendrées, le bilan humain est difficile à estimer, mais, selon les historiens, jusqu'à 300 Noirs ont perdu la vie et près de 10'000 se sont retrouvés sans abri, sans qu'un seul responsable blanc soit condamné.

(ATS)

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