Rien n'est joué pour l'élection au Conseil d'Etat vaudois. Mais après le premier tour dimanche, c'est l'Alliance de droite qui apparaît en position de force, elle qui est déjà parvenue à faire élire Christelle Luisier. La ministre PLR sortante a décroché de justesse la majorité absolue (50,08% des voix, 75'113 suffrages). Ce score lui assure de rester au gouvernement vaudois, où elle est arrivée en cours de législature en 2020.
L'ancienne syndique de Payerne devance deux autres libéraux-radicaux, Isabelle Moret et Frédéric Borloz. Les deux conseillers nationaux ont coiffé, de quelques centaines de voix, les socialistes sortantes Nuria Gorrite et Rebecca Ruiz.
Au triplé PLR s'ajoutent les bons résultats des deux autres membres de l'Alliance de droite, l'UDC Michaël Buffat (6e) et la Centriste Valérie Dittli (7e), qui ont mieux tenu le choc que prévu. «L'Alliance de droite a très bien fonctionné», s'est réjouie Christelle Luisier. «Nous avons confirmé que l'impossible était possible», a renchéri Michaël Buffat.
Cesla Amarelle décrochée
A gauche en revanche, les résultats sont mitigés. A commencer pour Cesla Amarelle, décrochée par rapport à ses collègues sortants, et qui termine en huitième position seulement. L'Yverdonnoise semble payer un Département exposé, celui de la formation, et les deux plaintes pénales qui ont entaché sa fin de campagne.
Le Vert Vassilis Venizelos ferme la marche des favoris avec son neuvième rang. Il n'accuse toutefois «que» 3191 voix de retard sur la sixième place de Michaël Buffat.
Pour combler cet écart au second tour, programmé le 10 avril, la gauche table sur une meilleure participation. Celle-ci a été particulièrement faible dimanche dans les villes qui votent en général à gauche, comme par exemple à Lausanne (31%).
«Nous allons lancer un appel à la mobilisation», a déclaré Nuria Gorrite. «Nous irons chercher au maximum notre réservoir de voix», a ajouté Vassilis Venizelos.
Droite ambitieuse
Alors que la gauche devrait reconduire sa liste à trois socialistes et un écologiste, la droite pourrait aussi relancer tous ses candidats. A chaud dimanche soir, ses stratèges envisageaient de viser cinq sièges, alors qu'ils n'en détiennent que trois actuellement au gouvernement.
«Donnez-moi une seule bonne raison de ne pas partir à quatre», a affirmé le président du PLR, Marc-Olivier Buffat. «On a créé une dynamique. Elle doit continuer au deuxième», a-t-il souligné. Les partis définiront leur stratégie lundi soir, pour un dépôt des listes mardi à midi.
Autres partis en retrait
Derrière les blocs de gauche et de droite, les autres partis ont peiné à exister dimanche. Les Vert'libéraux ont placé leur meilleure représentante, Graziella Schaller, au 10e rang avec tout juste 9% des voix. La gauche radicale, qui partait désunie, n'a pas pu faire mieux qu'une 14e place, occupée par Hadrien Buclin (6,9%).
Parmi les petits candidats, c'est «Toto» Morand qui s'en sort le mieux. L'entrepreneur, qui se présentait pour la quatrième fois au Conseil d'Etat, s'est classé 12e en glanant près de 8% des voix. Il a d'ores et déjà annoncé qu'il se représentait au 2e tour.
Faible participation
Ce premier tour a finalement été marqué par un faible taux de participation à 34,25%. Alors qu'il reculait d'environ un point lors des précédentes élections, il chute cette fois-ci de près de six points par rapport aux cantonales de 2017 (40,13%). C'est à Rennaz que les électeurs se sont le moins mobilisés (21%).
(ATS)