L'initiative populaire de l'UDC pour la durabilité réclame un contrôle strict de l'immigration. La population résidente permanente de la Suisse ne doit pas dépasser dix millions de personnes d'ici 2050.
Le Conseil fédéral et le Parlement devraient prendre des mesures dès que la population dépasse les 9,5 millions. Les personnes admises à titre provisoire ne pourraient plus obtenir d'autorisation de séjour ou d'établissement, ni la nationalité suisse, ni aucun autre droit de rester, demande le texte.
Si besoin, Berne devrait résilier des traités internationaux favorisant la croissance démographique, comme l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE, ou le Pacte de l'ONU sur les migrations.
La commission des institutions politiques du National joue la montre en demandant de nouvelles auditions, repoussant ainsi le traitement de l'initiative. Son président Gerhard Pfister (Centre/ZG) et son parti poussent pour un contre-projet indirect.
«C'est un jeu risqué»
Dans un communiqué commun, le PS, le PLR, le PVL et les Vert-e-s critiquent vendredi la «tactique d'obstruction» du Centre, qui ne fait que repousser davantage le vote sur l'initiative «de résiliation» de l'UDC.
Le PLR Christian Wasserfallen (BE) accuse le Centre de tomber dans le piège de l'UDC. «Une dénonciation des accords bilatéraux I et II serait dramatique et aurait des conséquences négatives considérables pour notre pays.» Et Mattea Meyer (PS/ZH) de préciser que «c'est un jeu risqué».
Pour Deplhine Klopfenstein Broggini (Vert-e-s/GE), le texte de l'UDC isole la Suisse alors que plus de solidarité est nécessaire en ces temps d'incertitudes.
L'UDC accuse elle la majorité de la commission de détourner l'attention avec un contre-projet «sans crocs». «Les autres partis ignorent le problème de l'immigration. Ils ne veulent rien faire contre une immigration qui détruit notre pays», écrit-elle dans son propre communiqué.
«Les Vert-e-s, qui protestent contre chaque arbre coupé, ignorent les problèmes écologiques de l'immigration. Le PS se plaint des prix des loyers, mais il nie le lien avec l'immigration.»
«Le PLR demande une politique d'asile plus stricte, mais les deux conseillers fédéraux Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter laissent le champ libre au ministre de l'asile Beat Jans pour faire entrer des dizaines de milliers de requérants parasites. Et le Centre abandonne les milieux ruraux», énumère l'UDC.