Crise sur l'Arc lémanique
Toujours plus nombreux, les étudiants galèrent pour se loger

La crise du logement en Suisse n'est plus un secret pour personne. Dans ce cadre, malgré un projet d'envergure, la situation des étudiants genevois, toujours plus nombreux, peine à s'améliorer. Lausanne ne connaît guère de sort plus favorable.
Publié: 27.05.2022 à 17:24 heures
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Chaque année, le nombre d'étudiantes et d'étudiants à l'Université de Genève (UNIGE) croît d'environ 2%.
Photo: Keystone
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Chaque année, le nombre d’étudiantes et d’étudiants à l’Université de Genève (UNIGE) croît d’environ 2%. Problème: en termes de logements, l’offre peine clairement à suivre la demande. Et ce malgré des projets d’envergure, comme l’écrivait ce vendredi matin «20 minutes».

Ces quatre prochaines années, des centaines d’habitations devraient en effet être mises à disposition des étudiantes et étudiants dans plusieurs zones du canton. À l’automne 2022 déjà, 150 chambres et studios — actuellement en construction — verront ainsi le jour.

Avec la répartition suivante: Thônex accueillera 72 studios à destination des doctorants, alors que 92 chambres et un studio seront mis en location à Champel pour des étudiants, écrit le quotidien gratuit. Un autre projet, qui devrait proposer quelque 920 logements courant 2026, sera mis sur pied grâce à la rénovation de l’un des immeubles de la Cité universitaire, à Champel.

À plus long terme, en collaboration avec la Fondation immobilière de Carouge, l’université pourrait aussi construire un immeuble comprenant quelque 500 chambres étudiantes pour 2025, si l’autorisation de construire ne rencontre pas d’opposition.

Cela ne suffira pas

Malheureusement, ces solutions ne sont pas de taille face au problème de logement — généralisé à Genève, au-delà même du milieu estudiantin. «Nous ne craignons pas d’avoir une offre trop abondante et des chambres vides», ironise d’ailleurs Marco Girani, directeur ad interim de la Division des bâtiments de l’Université de Genève, toujours dans les colonnes de nos confrères.

Car en plus des prix immobiliers records qui régissent l’accès au logement dans le canton, il est difficile d’avoir une vision précise de l’ensemble des demandes, faute de coordination centralisée de celles-ci jusqu’à l’année dernière.

En bref: l’on ne connaît même pas vraiment l’ampleur du problème, en termes de chiffres précis. Mais l’on sait d’ores et déjà qu’il dépasse les solutions à portée de main: «Notre souhait est de pouvoir loger 30% de la communauté universitaire, soit quelque 5000 personnes, explique Marco Girani. Entre les différents acteurs sur le marché du logement étudiant, c’est environ 4000 logements qui sont mis à disposition des étudiants, il subsistera donc toujours un manque.»

Guère mieux à Lausanne

Selon les chiffres de fin 2021, les étudiantes et étudiants de l’Université de Lausanne (UNIL) peuvent compter sur 3491 lits. Alors qu’elles et ils étaient 17’141 à commencer les cours au semestre d’automne de la même année. On vous laisse faire le calcul.

Pourtant, à la suite des Jeux olympiques de la jeunesse en 2020, le Vortex a permis d’augmenter le parc de 829 chambres. Et, dans les années à venir, 144 lits devraient être proposés grâce à une reprise de bail. Finalement, à l’horizon 2026, 510 autres places seront mises à disposition dans le cadre du Campus santé.

À noter cependant que le nombre de personnes venues étudier en Suisse depuis l’étranger ou depuis un autre canton — et donc ayant besoin de logement en priorité — est moindre au sein de l’université vaudoise. Alors que l’UNIGE compte 38% d'étudiants internationaux, ce nombre est d’environ 23% à l’UNIL (quelque 4000 sur 17’141).

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