Approvisionnement en énergie
Un accord de «soutien mutuel» entre l'Allemagne et la France

Les deux chefs de gouvernement français et allemand ont signé vendredi à Berlin un accord de «soutien mutuel» entre les deux pays afin de «garantir leur approvisionnement énergétique», au moment où les prix flambent.
Publié: 25.11.2022 à 18:13 heures
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Dernière mise à jour: 25.11.2022 à 18:21 heures
Le chancelier allemand Olaf Scholz a reçu la Première ministre française Elisabeth Borne à Berlin.
Photo: Michael Sohn

Des «mesures concrètes» sont prévues notamment pour que la France aide l'Allemagne à réduire sa dépendance au gaz russe via des livraisons de gaz, tandis que l'Allemagne soutiendra la France pour «sécuriser son approvisionnement en électricité au cours de l'hiver», selon une déclaration commune signée par Elisabeth Borne et Olaf Scholz.

La France est pour la première fois depuis 42 ans importatrice nette d'électricité, en raison d'un niveau de production d'électricité nucléaire au plus bas. A partir de 1981, la France a toujours été exportatrice nette d'électricité auprès de ses voisins, notamment grâce à ses centrales nucléaires qui couvrent plus de 60% de la production française de courant.

Davantage d'importation que d'exportation

Mais depuis janvier, la France a importé davantage d'électricité qu'elle n'en a exporté, car près de la moitié de son parc nucléaire est indisponible en raison de maintenances programmées mais parfois prolongées, ou de problèmes de corrosion. Le niveau d'approvisionnement devrait permettre à la France de passer sans problème le mois de décembre mais pour janvier, des risques de coupures existent en cas de grand froid, si la consommation ne baisse pas.

L'accord signé avec Berlin formalise ainsi un effort déjà mis en oeuvre depuis la mi-novembre par l'Allemagne consistant à «maximiser autant que possible la capacité d'interconnexion mise à la disposition du marché», selon le texte de l'accord.

En complément, l'Allemagne «s'engage à reporter la sortie progressive des centrales nucléaires restantes jusqu'à la mi-avril 2023 afin de fournir des volumes supplémentaires d'échange d'électricité à la France», et à «mobiliser toutes les capacités de production de marché et de réserve (...) pour maximiser les flux d'électricité vers la France». Pour l'Allemagne aussi, le tournant est historique, car le pays était très dépendant du gaz de Russie et doit diversifier ses approvisionnements en se tournant vers l'Ouest.

Quatre terminaux fixes d'importation

Depuis mi-octobre, la France a mis en service une nouvelle capacité d'exportation vers l'Allemagne «pouvant atteindre 100GWh/jour», selon l'accord. Le gaz qu'elle va importer de France sera principalement lui-même importé en France, notamment par voie maritime.

La France dispose de quatre terminaux fixes d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) alors que l'Allemagne n'en a pas, et elle prévoit d'avoir un terminal méthanier flottant supplémentaire au Havre «à l'hiver 2023/24», rappelle l'accord. L'Allemagne aussi installe des terminaux méthaniers flottants, deux dès cet hiver à Wilhelmshaven et Brunsbüttel, et trois autres «d'ici fin 2023».

(ATS)

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