Plus de 600 nourrissons ont été accueillis en 2024 dans une unité médico-judiciaire pour des faits de violences sexuelles. Ces données ont été rendues publiques jeudi par la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof).
«614 enfants de 0 à 2 ans ont été accueillis pour des faits de violences sexuelles, soit 2% de l'ensemble des victimes» reçues dans ces unités, selon la Miprof, qui cite des données du ministère de la Santé.
Au total, 73'992 victimes de violences sexuelles et sexistes ont été reçues dans une de ces unités hospitalières l'an dernier (hors l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu), soit près de 9000 de plus qu'en 2023, selon ce rapport annuel portant sur les violences faites aux femmes en France.
Des faits divers récents qui ravivent l’inquiétude
La question des violences sexuelles commises sur les bébés et les très jeunes enfants a ressurgi dans l'actualité ces derniers mois. En juillet, une assistante maternelle d'une école maternelle de Vic-la-Gardiole (Hérault) a été mise en examen et écrouée dans le cadre d'une enquête pour viols et agressions sexuelles sur neuf enfants âgés de 3 à 4 ans.
En août, une infirmière et son ex-compagnon ont été mis en examen dans le cadre d'une enquête pour agressions sexuelles sur des nourrissons à l'hôpital de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Selon la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles (Ciivise), quelque 160'000 mineurs sont victimes de violences sexuelles chaque année en France.
Pour 22% des victimes, soit près d'un quart des situations, les premiers viols ou agressions sexuelles ont commencé entre la naissance et les 5 ans, selon la Ciivise.