Le Sénat français adopte le recul de l'âge de départ à la retraite. La première ministre française Elisabeth Borne s'est «réjouie» sur Twitter, vantant à nouveau «une réforme équilibrée et juste.
«Votre nom restera à jamais attaché à une réforme qui fera revenir presque 40 en arrière», a lancé la socialiste Monique Lubin au ministre du travail Olivier Dussopt. La communiste Eliane Assassi a dénoncé un débat «bâclé» et «l'objectif» de la majorité sénatoriale de «censurer l'opposition».
«Vous êtes en train de vous mélenchoniser», a accusé le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, fustigeant une nouvelle fois «l'obstruction» de la gauche. «Nous sauvons le régime par répartition [...] Nous choisissons la responsabilité», a affirmé le centriste Olivier Henno.
Artillerie lourde
Selon le projet du gouvernement, l'âge légal de départ en retraite doit être progressivement relevé de 62 à 64 ans, au rythme de 3 mois par an à partir du 1er septembre 2023 jusqu'en 2030. En outre, pour obtenir une pension «à taux plein» (sans décote), la durée de cotisation requise passera de 42 ans actuellement (168 trimestres) à 43 ans (172 trimestres) d'ici à 2027, au rythme d'un trimestre par an.
Silencieuse depuis le début de l'examen du texte, jeudi dernier, la majorité sénatoriale a sorti sur cet article depuis la nuit dernière l'artillerie lourde du règlement pour accélérer les débats face à «l'obstruction» de la gauche, en ayant recours à la «clôture des débats», prévue par l'article 38 du règlement.
Le débat doit reprendre jeudi sur un amendement polémique de Bruno Retailleau pour que l'extinction progressive des régimes spéciaux, votée à l'article 2, s'applique aux salariés déjà en poste. La majorité sénatoriale a pour objectif d'aller jusqu'au bout du texte et au vote final d'ici à la date butoir de dimanche minuit.
(ATS)