En colère, les taxis français envisagent de bloquer les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy Charles de Gaulle dans les prochaines semaines. Une mobilisation qui pourrait grandement perturber le trafic aérien français et, par extension, les plans de nombreux vacanciers.
La fédération nationale des taxis n'avance pas de date pour l'heure, ont indiqué des représentants mardi soir après une réunion au ministère de la Santé dont ils sont sortis déçus. Aux origines de leur colère: la volonté du gouvernement français de revoir leurs conditions de rémunération
«Il faut re-maintenir la pression, donc notre prochaine cible, très prochainement, ça va être les aéroports Charles de Gaulle et Orly», a déclaré au mégaphone Békir Békir, l'une des figures du mouvement, devant quelques dizaines de chauffeurs de taxis réunis devant le ministère de la Santé à Paris.
Fâchés par les conditions de rémunération
Les fédérations étaient conviées à une réunion avec les ministres français de la Santé Yannick Neuder et des Comptes publics Amélie de Montchalin autour de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients. Mais, a déploré Rachid Boudjema, le chef de l'Union nationale des Taxi, «ils ne nous ont donné aucun chiffrage.»
Amélie de Montchalin a elle indiqué: «nous cherchons à trouver le point d'acceptabilité avec des acteurs qui comprennent et qui mesurent à quel point nos enjeux financiers sont des enjeux réels.» Et de poursuivre: «Les trajets effectués pour les assurés (sociaux) par les taxis représentent une dépense de 3 milliards d'euros pour la Sécurité sociale en 2024 (...) Nous voudrions, à horizon de trois ans, avoir une dépense qui soit 150 millions inférieure»
C'est une réforme qui «permet de modérer la hausse de la dépense» mais «n'est pas une réforme où on met fin à la possibilité pour les Français d'être transportés par des taxis», a-t-elle insisté. Un bilan sera effectué six mois après le début de la mise en oeuvre de cette convention, en avril 2026 si elle se produit bien en novembre, a précisé la ministre, afin «d'ajuster le tir si les choses ne se passent pas comme nous l'envisageons.»