Inquiétude et tensions en France
Un nouveau foyer de dermatose nodulaire détecté dans le Rhône

Un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse a été détecté dans le Rhône, étendant la zone réglementée. Le ministère de l'Agriculture appelle à une vigilance accrue face à cette maladie qui affecte les bovins et impacte la production laitière.
En France, 79 foyers de dermatose nodulaire contagieuse depuis fin juin.
Photo: imago images/tagesspiegel

Un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans un troupeau de vaches laitières du département du Rhône, jusque-là préservé. C'est ce qu'a annoncé vendredi le ministère français de l'agriculture, qui étend la zone réglementée et appelle à une «vigilance acrue».

Cela porte à 79 le nombre de foyers détectés dans 47 élevages depuis la première apparition fin juin en France de cette maladie virale non transmissible aux humains. Cette dernière conduit à des pertes de production laitière importantes et entraîne parfois la mort d'une partie du cheptel infecté.

Vive émotion et tensions

La propagation, qui se fait entre bovins infectés ou par des piqures de mouches ou de taons, avait commencé en Savoie et Haute-Savoie, avant de toucher des communes limitrophes de l'Ain. Une campagne de vaccination et de restriction des mouvements dans la zone réglementée a permis selon le ministère d'endiguer fin août le nombre de cas.

L'abattage total et systématique des foyers infectés a toutefois causé une vive émotion et un conflit exacerbé entre syndicats sur la stratégie à adopter. L'Etat et l'alliance FNSEA-JA soutiennent cette mesure drastique, tandis que la Coordination rurale et la Confédération paysanne regrettent vivement que d'autres méthodes n'aient pas été envisagées.

«Ce premier foyer dans le Rhône est aussi le premier dans un département situé hors de la zone réglementée (...) Le dépeuplement est en cours et une nouvelle zone réglementée a été définie autour», a indiqué vendredi le ministère. «Afin d'éradiquer au plus vite la maladie, des mesures de surveillance, de restriction aux mouvements d'animaux et le déploiement de la vaccination y sont prescrits (...). Ce nouveau foyer, dans une zone jusqu'alors indemne, illustre l'importance de maintenir une vigilance accrue», a-t-il ajouté.

Compteur remis à zéro

Le dernier foyer remontait au 6 septembre, dans un troupeau avec des animaux non vaccinés malgré l'obligation dans la zone. Cela remet à zéro le compteur de 45 jours à partir desquels, sans nouveau cas, les restrictions de mouvement peuvent être levées.

Le gouvernement a déjà permis, dans des conditions très strictes, des descentes d'estives. Avec les températures qui se rafraichissent, il devient compliqué de laisser les vaches en altitude, surtout lorsqu'elles ont dû vêler dans ces zones où il est difficile de les traire, ce qui entraîne des pertes supplémentaires.

Les éleveurs touchés, qui ont déjà reçu une avance de l'Etat pour indemniser les pertes d'animaux, espèrent aussi des aides pour les pertes indirectes et pour reconstituer leur cheptel.

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