«C’est un village d’enfants gâtés»
Alain Souchon, Catherine Frot… ces stars s'opposent à une supérette: tollé!

Une pétition contre l'implantation d'un Carrefour City dans le 6e arrondissement de Paris divise l'opinion. Les opposants, dont certaines célébrités, craignent des nuisances, tandis que les critiques dénoncent l'élitisme de cette mobilisation.
Publié: 23.07.2025 à 16:11 heures
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Dernière mise à jour: 23.07.2025 à 16:30 heures
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Les opposants dénoncent une implantation jugée inadaptée dans un quartier résidentiel déjà saturé de supérettes.
Photo: Google

A Paris, dans le très chic 6e arrondissement, c'est un nouvel épisode de la lutte des classes qui semble se jouer. Près de 3000 riverains se mobilisent contre l’ouverture prochaine d’un Carrefour City, prévue le 21 août. Cette opposition, relayée notamment par «Le Monde» et le média d’investigation «La Lettre», s’appuie sur une pétition initiée en avril dernier par l’ex-journaliste économique Bruno Ségré. Parmi les signataires figurent plusieurs personnalités du monde culturel et politique, telles qu’Alain Souchon, Alain Finkielkraut, l’actrice Catherine Frot, ou encore l’ancien ministre de la Justice Jacques Toubon. 

Les opposants dénoncent une implantation jugée inadaptée dans un quartier résidentiel déjà saturé de supérettes (cinq dans un rayon de 250 mètres, estime «Le Monde»), et redoutent nuisances sonores, accumulation de déchets et banalisation de ce secteur prisé à proximité du jardin du Luxembourg. Certains habitants craignent aussi que les horaires tardifs du magasin attirent une fréquentation jugée indésirable, avec un risque d’insécurité autour de la placette. Pour beaucoup, la défense des petits commerces de proximité et la préservation du cadre de vie sont au cœur du débat. 

«C'est de la sociologie!»

Mais au milieu de la torpeur estivale, cette mobilisation très médiatique n’a pas manqué de faire réagir chez nos voisins. Plusieurs citations rapportées dans «Le Monde» ont attiré l’attention, notamment celle d’une ancienne communicante souhaitant rester anonyme: «C'est un quartier résidentiel, pas un quartier ouvrier. Il faut tenir compte du biotope, c'est de la sociologie!». Un commerçant estime, de son côté, que «quand on est à plus de 20'000 euros le mètre carré, on n’a pas envie d’avoir de la racaille en bas de chez soi».

Sur les réseaux sociaux, la liste de signataires venus du monde culturel ou politique a beaucoup circulé, alimentant la critique de l'«entre-soi d'une élite déconnectée des réalités et refusant la mixité sociale». Le maire LR du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, opposé aux pétitionnaires, a lui-même participé à ces reproches: «C’est un village d’enfants gâtés qui croient que tout leur appartient.»

Parmi les signataires évoqués dans la presse, plusieurs ont pris leurs distances avec la pétition. La journaliste Ruth Elkrief a indiqué sur X (anciennement Twitter) qu’elle n’avait pas signé le texte, expliquant qu’elle avait simplement échangé brièvement avec son initiateur. Denis Olivennes, dirigeant de médias, a précisé de son côté ne pas résider dans le quartier concerné et n’avoir pas apporté son soutien au projet. Le comédien Pierre Richard a quant à lui démenti toute implication dans une vidéo publiée sur Instagram, précisant qu’il s’agissait d’un homonyme, en l’occurrence un ancien banquier. 

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