«S'il y a des sales connes, on va les foutre dehors»
Après la polémique, Brigitte Macron présente ses excuses aux «femmes victimes»

Brigitte Macron s'est dite «désolée» d’avoir pu blesser des victimes de violences sexuelles après avoir qualifié des militantes féministes de «sales connes». Elle assume néanmoins des propos privés, tenus pour rassurer l'humoriste Ary Abittan, accusé de viol.
«Je suis effectivement l'épouse du président de la République, mais je suis avant tout moi-même», a déclaré Brigitte Macron.
Photo: IMAGO/Bestimage
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AFP Agence France-Presse

Brigitte Macron s'est dite «désolée» lundi soir si elle a «blessé les femmes victimes» de violences sexuelles. Elle a réagi pour la première fois dans une interview au média Brut à la polémique créée par ses propos tenus à l'encontre de militantes féministes qu'elle avait qualifiées de «sales connes». «Je suis désolée si j'ai blessé les femmes victimes, c'est à elles et à elles seules que je pense», a déclaré l'épouse du président de la République, avant d'ajouter que ses propos étaient privés, et destinés à «quatre personnes».

Interrogée pour savoir si elle regrettait ces paroles tenues en marge d'un spectacle de l'humoriste Ary Abittan, elle a répondu: «Je ne peux pas regretter. Je suis effectivement l'épouse du président de la République, mais je suis avant tout moi-même. Et donc quand je suis dans le privé je peux me lâcher de manière absolument pas adéquate».

L'épouse du chef de l'Etat avait tenu ces propos début décembre en évoquant des militantes féministes qui avaient interrompu un spectacle d'Ary Abittan, accusé de viol mais ayant bénéficié d'un non-lieu de la justice. Les mots de Brigitte Macron avaient été captés sur une vidéo publiée par le site de l'hebdomadaire Public.

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En coulisse avec l'artiste, la Première dame dit avoir voulu le rassurer et répondre à «sa peur» au lendemain de ces incidents qui avaient perturbé son spectacle la veille. «J'avais besoin de rassurer. Je voulais rassurer, certainement maladroitement, mais je n'avais pas d'autres mots à ma disposition à ce moment-là», a encore expliqué la Première dame, faisant valoir son «droit de parler» et son «droit de penser». Elle a précisé qu'elle ignorait que ces échanges étaient filmés.

Une vague de révolte

Quatre militantes du collectif féministe #NousToutes, portant des masques à l'effigie d'Ary Abittan avec la mention «violeur», avaient interrompu son spectacle le 6 décembre dans la salle parisienne des Folies Bergère, scandant «Abittan violeur». Fin 2021, l'humoriste avait été accusé de viol par une jeune femme qu'il fréquentait depuis quelques semaines. Après trois ans d'enquête, l'instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier, mais son retour sur scène est depuis contesté par des féministes protestant régulièrement aux abords des salles où il se produit.

Dans cette interview à Brut réalisée en extérieur de façon apparemment impromptue, Brigitte Macron réaffirme son engagement en faveur des victimes de violences et de harcèlement. «Quand on me demande de l'aide, je le fais toujours sur ce sujet parce que c'est une priorité», dit-elle, tout en revendiquant de la discrétion dans les actions qu'elle peut conduire. «Tout ce qui leur arrive me regarde», ajoute-t-elle.

Les propos de Brigitte Macron ont provoqué une vague de soutien envers les militantes féministes, de nombreuses actrices ou célébrités publiant des messages sur les réseaux sociaux affirmant: «Moi aussi je suis une sale conne».

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