Placé en garde-à-vue
Le milliardaire Olivier Bouygues sera jugé pour braconnage

Cinq personnes, dont le milliardaire Olivier Bouygues, seront jugées à Orléans en mars 2026 pour destruction présumée d'oiseaux protégés. L'enquête a révélé des pratiques illégales sur un domaine de chasse, avec des peines pouvant aller jusqu'à 7 ans de prison.
Publié: 10.07.2025 à 11:48 heures
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Dernière mise à jour: 10.07.2025 à 11:49 heures
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Le géant de la télécommunication Olivier Bouygues a été placé en garde-à-vue dans le cadre d'une enquête pour braconnage.
Photo: Facebook
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AFP Agence France-Presse

Cinq personnes, dont le milliardaire Olivier Bouygues, sont convoquées devant le tribunal correctionnel d'Orléans en mars 2026 dans le cadre d'une enquête ouverte après des suspicions de destruction d'espèces d'oiseaux protégées sur un domaine de chasse situé en Sologne, ont annoncé jeudi le parquet et l'Office français de la biodiversité (OFB).

Mercredi, «quatre personnes ont été placées en garde-à-vue, parmi lesquelles le propriétaire et le régisseur du domaine», tandis qu'une cinquième personne a été entendue en audition libre, ont indiqué la procureure de la République d'Orléans Emmanuelle Bochenek-Puren et le directeur régional de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) Jean-Noël Rieffel dans un communiqué commun.

Garde-à-vue

Emmanuelle Bochenek-Puren avait confirmé mercredi à l'AFP qu'Olivier Bouygues faisait partie des personnes en garde à vue. «Libérées à l'issue de leurs interrogatoires, elles sont convoquées devant le tribunal correctionnel d'Orléans» pour une audience prévue début mars 2026, ont-ils précisé. Elles encourent jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 750'000 euros d'amende. Plusieurs associations de protection de l'environnement ont déjà manifesté leur intention de se constituer parties civiles.

Début juin, le «parquet d'Orléans a ouvert une enquête sous les qualifications d'atteinte illicite en bande organisée à la conservation d'une espèce animale protégée ou à son habitat et de destruction, transport et détention illicites d'une espèce animale non domestique» après la dénonciation de destructions d'oiseaux protégés par une personne souhaitant garder l'anonymat.

Matériels interdits retrouvés

Les faits se sont déroulés sur un domaine de chasse de 600 hectares situé à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) et appartenant à Olivier Bouygues, fils du fondateur du groupe de BTP, de télécoms et de médias, avait indiqué une source proche de l'enquête à l'AFP.

Lors d'une perquisition conduite début juin, «les enquêteurs ont découvert dans un charnier des carcasses d'oiseaux protégés (notamment faucon crécerelle, grande aigrette, busard, buse variable, grand cormoran)», précise jeudi le communiqué commun.

«Du matériel prohibé (armes, pièges à mâchoires, outils), des documents listant les espèces à éliminer et une pelleteuse utilisée pour l'enfouissement des cadavres d'animaux ont aussi été saisis», ainsi que des documents décrivant «les espèces dites 'nuisibles' à éliminer et retraçant les destructions effectivement réalisées».

Les investigations, menées par la brigade de recherches d'Orléans et le service départemental de l'OFB, ont confirmé «les faits initialement dénoncés», en établissant que «ces pratiques sont en cours depuis de nombreuses années sur le domaine de chasse, et se produisent en toutes saisons, avec une intensification au printemps».

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