Echapper à la censure
Les députés approuvent la suspension de la réforme des retraites

La commission parlementaire a approuvé la suspension de la réforme des retraites, malgré les réticences. L'article a été voté par 22 voix contre 12, avec le soutien du RN et des socialistes, tandis que LFI et LR s'y sont opposés.
Publié: 31.10.2025 à 22:13 heures
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Dernière mise à jour: 31.10.2025 à 22:36 heures
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Les députés ont approuvé la suspension de la réforme des retraites.
Photo: IMAGO/IP3press
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AFP Agence France-Presse

Les députés ont approuvé vendredi en commission la suspension de la réforme des retraites proposée par le gouvernement pour échapper à la censure du PS, malgré les réticences du camp gouvernemental et d'une partie de la gauche, qui dénonce une suspension en trompe-l'oeil.

Inséré dans le budget de la Sécurité sociale, l'article sur la suspension de la réforme de 2023, qui portait progressivement l'âge légal de départ à 64 ans, a été approuvé par 22 voix contre 12. Le Rassemblement national et les socialistes ont voté pour. Les députés Les Républicains, et Horizons ont voté contre la suspension. «On ne peut pas faire croire aux Français qu'ils ne devront pas travailler collectivement plus», a défendu Justine Gruet (LR).

«Une première victoire»

Tout comme les Insoumis, pour des raisons diamétralement opposées. LFI «ne votera jamais aucun texte qui prévoit un report à 64 ans de l'âge de départ», a déclaré Hadrien Clouet, ajoutant sur X: «Il y a une majorité pour l'abroger. Le reste est une pantalonnade.»

Les Ecologistes se sont abstenus, demandant l'intégration des carrières longues au dispositif et des pistes de financement différentes ne reposant pas sur les assurés. Les députés Renaissance se sont aussi abstenus pour ne pas entraver la «discussion» budgétaire, selon Annie Vidal. Le MoDem s'est divisé entre abstentions et votes pour.

Sandrine Runel (PS) a salué une «première victoire», assurant que le gouvernement s'était engagé d'ici l'arrivée dans l'hémicycle la semaine prochaine à intégrer par amendement plusieurs demandes des oppositions: une meilleure prise en compte de «la génération 65», l'intégration des carrières longues, et l'extension aux assurés de Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte. «La question des carrières longues n'est pas un problème pour le gouvernement», a assuré vendredi devant l'Assemblée nationale Sébastien Lecornu.

Des financements divers

Dans sa version actuelle, le projet du gouvernement est de décaler dans le temps l'application de la réforme Borne, jusqu'à janvier 2028, y compris le relèvement du nombre de trimestres à cotiser pour partir à taux plein.

Cette suspension coûterait 100 millions d'euros en 2026 et 1,4 milliard d'euros en 2027, selon le gouvernement. Mais selon le rapporteur Thibault Bazin (LR), le coût sera de «400 millions en 2026 et 1,8 milliard en 2027», avec les carrières longues, et d'autres coûts induits qui n'ont pas été pris en compte.

Le financement de la suspension devait reposer initialement sur les complémentaires santé et les retraites, via notamment une sous-indexation des pensions par rapport à l'inflation. Deux pistes qui suscitent un barrage des oppositions et de certains députés du camp gouvernemental. Et le Premier ministre a lui-même annoncé vendredi qu'il renonçait au gel des pensions et des minima sociaux.

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