Le Premier ministre français échappe à la censure
L'Assemblée nationale française a rejeté jeudi deux motions de censure déposées par la gauche radicale et l'extrême droite contre le gouvernement du Premier ministre Sébastien Lecornu, échouant à réunir les 289 voix nécessaires pour le renverser.
Les textes déposés par La France Insoumise et le Rassemblement National ont rassemblé respectivement 271 voix et 144 voix. Le Parti socialiste avait appelé ses députés à ne pas voter ces textes, après la proposition du Premier ministre de suspendre l'impopulaire réforme des retraites de 2023.
Source: AFP
Le gouvernement «s'engage» à transmettre au Sénat «tous les amendements votés»
La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a assuré lundi que le gouvernement transmettrait au Sénat tous les amendements adoptés par l’Assemblée nationale sur le projet de budget 2026, même si celui-ci n’est pas voté avant la date limite du 23 novembre. L’objectif: éviter que le Sénat ne travaille sur la version initiale du texte.
Les députés achèvent ce lundi huit jours de débats sur la partie «recettes» du budget de l’État, sans espoir de parvenir à un vote avant la reprise des discussions le 12 novembre. Plusieurs élus, dont Éric Coquerel (LFI) et Philippe Juvin (LR), jugent d’ailleurs qu’un vote favorable est désormais très improbable.
En cas de rejet, le projet serait théoriquement transmis au Sénat dans sa version initiale, mais le gouvernement affirme pouvoir y intégrer les amendements adoptés. Parmi eux figurent le rejet du gel du barème de l’impôt sur le revenu, le doublement de la taxe GAFAM et la baisse de l’impôt sur les sociétés pour les PME.
Si le Parlement ne s’est pas prononcé d’ici au 23 décembre, l’exécutif pourrait recourir à une procédure exceptionnelle: légiférer par ordonnances, voire proposer une loi spéciale pour faire adopter le budget.
«Ne pas avoir de budget serait un aveu d'impuissance collective», selon la ministre des Comptes publics
La ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a averti qu’«un pays sans budget» serait «immobile et impuissant». Dans un entretien au «Journal Ouest-France», elle estime qu’un rejet du budget serait «un aveu d’impuissance collective énorme » et qu’il « bloquerait la vie des Français» tout en aggravant la crise de confiance.
Interrogée sur la dégradation de la note souveraine de la France par S&P, la ministre appelle à «reprendre en main nos finances publiques» et à «arrêter d’augmenter la dette dès que possible». Elle rappelle que le pays devra verser huit milliards d’euros supplémentaires en intérêts l’an prochain, soit «l’équivalent du budget annuel de la gendarmerie».
Amélie de Montchalin se dit par ailleurs ouverte au débat sur la réduction de l’avantage fiscal des biocarburants et précise qu’«aucun changement n’est prévu sur le malus auto des voitures d’occasion». Elle confirme la prolongation, à moitié réduite, de la surtaxe sur les grandes entreprises, et estime que la censure du gouvernement Barnier a coûté «au moins 12 milliards d’euros» à la France, notamment en raison de l’incertitude économique.
Source: AFP
Mathilde Panot appelle les militants et électeurs du PS à «rompre les rangs» avec la direction
La présidente des députés LFI Mathilde Panot a appelé jeudi les militants et électeurs du PS à «rompre les rangs» avec la direction du parti, après la décision des socialistes de ne pas voter la censure de Sébastien Lecornu, qui a échoué à 18 voix près.
«La direction du Parti socialiste porte une responsabilité historique», a estimé Mathilde Panot devant les journalistes à l'Assemblée, appelant les militants, électeurs et «la jeunesse» du PS à «rompre les rangs avec la direction du Parti socialiste et à venir aider le pôle de résistance».
Source: AFP
Eric Ciotti appelle les députés à «ne pas avoir peur» et à «oser» la censure
«Ne sacrifiez pas la France à la survie d'un système, d'un président déchu», martèle Eric Ciotti, du groupe UDR. «Vous avez berné les Français», dénonce le député, en s'adressant au gouvernement.
«Osez le courage et censurez pour la France», tend la main Ciotti aux députés de droite de l'Assemblée. Il déplore par ailleurs l'absence des Républicains et les appelle à ne pas se laisser étouffer par la gauche.
Les écologistes se joindront au RN et LFI en votant la censure
Les écologistes annoncent qu'ils voteront la censure contre Sébastien Lecornu. La députée Léa Balage El Mariky regrette qu'Emmanuel Macron n'ait pas accepté la cohabitation.
LR ne censurera pas Lecornu malgré les désaccords avec le gouvernement
Le député LR Jean-Didier Berger explique avoir des «points de désaccord» avec le gouvernement. Mais malgré cela, le parti de droite ne votera pas la motion de censure, faisant le choix de la «vigilance».
Il revient sur la suspension de la réforme des retraites, faite pour contenter le PS: le député estime que la réforme des retraites était «nécessaire» et assure que le parti proposera des nouvelles réformes. Mais il garantit que cela ne signifie pas une confiance «aveugle» au gouvernement, «ce soutien dépendra du vôtre monsieur le Premier ministre».
Le PS assure qu'il ne censurera pas le Premier ministre
Laurent Baumel, député PS d'Indre-et-Loire, assure que le parti «n'est pas convaincu» que la censure soit la solution. «Nous voulons nous battre pour des avancées et croyons au compromis.» Il en profite pour saluer la concession sur la réforme des retraites, octroyée par le nouveau Premier ministre.
Il explique aussi que le fait que Sébastien Lecornu renonce au 49.3 est une avancée. Mais il rappelle l'importance de continuer à faire des concessions, notamment dans les secteurs de la santé et du social.
«Ne prenez pas en otage le budget»: Sébastien Lecornu appelle à ne pas voter la censure
Sébastien Lecornu réagit aux attaques de LFI et du RN. «Est-ce qu'on souhaite l'ordre républicain ou le désordre?», questionne non sans ironie le Premier ministre, qui critique des «motions de censure inédites». «Ne prenez pas en otage le budget de la nation», demande Sébastien Lecornu.
«Les Français n'ont pas à subir votre budget de malheur», dénonce Marine Le Pen
Marine Le Pen dénonce un «règne de la médiocrité». Elle annonce que le RN votera la motion de censure contre Sébastien Lecornu, car le budget n'est pas tenable. Elle parle du taux de pauvreté et des difficultés financières qui touchent les Français. «L'immigration explose comme le déficit public. Voici la France que nous laisse Emmanuel Macron.»
«Votre seul objectif est d'éviter de nouvelles élections.» Elle dénonce un budget «trompeur». «Les Français n'ont pas à subir votre budget de malheur», martèle Marine Le Pen. Elle estime qu'aucune garantie n'est donnée sur la réforme des retraites.
Les députés examinent les motions pour censurer Sébastien Lecornu
LFI et RN défendent leurs motions de censure à l'Assemblée nationale.
Pour LFI, «la suspension annoncée» de la réforme des retraites «n'est qu'un leurre, une tromperie, un subterfuge», a déclaré jeudi la députée Aurélie Trouvé.
«Vous tous qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l'oeil?», a-t-elle ajouté, alors que les socialistes ont annoncé ne pas vouloir voter la censure. Un «saccage budgétaire aura lieu si nous ne censurons pas», a affirmé la députée insoumise.
Source: AFP