Patrick Bruel, avec son horizon fixé à 10 ans, paraissait déjà audacieux. Un couple du début des années 2000 a vu encore plus loin. Au pic de leur amour, cet homme et cette femme s'étaient donnés rendez-vous dans 20 ans. Soit ce 19 mars 2024, à 18h, à Château-Thierry, une commune située dans l’Aisne (Hauts-de-France). Au moment de leur serment, ils se promettent de s'y retrouver, même si les affres du temps venaient à les séparer.
Entre-temps, de l'eau a effectivement coulé sous les ponts. Mais, malgré leur rupture en 2007, le Français a décidé de tenir sa parole et d'avaler 500 kilomètres pour rejoindre son ex, écrit «Le Parisien», citant une information de «Ouest-France». Sera-t-elle au rendez-vous?
Rembobinons. La veille de la rencontre agendée depuis deux décennies, l'internaute, qui cumule près de 19'000 abonnés sur X, sonde sa communauté: «Le lieu est à 500 km. J’y vais ou pas?» Les réponses quasi unanimes le poussent dans le premier train.
Une relation «sacralisée»
Lové dans son wagon, il documente son périple au fil de ses états d'âme. Il garde cependant en tout temps la tête sur les épaules. «Je suis en route pour un rendez-vous où je risque à 99,9 % d’être tout seul», souffle-t-il sur le réseau d'Elon Musk.
Son cœur bat-il toujours pour celle qui n'est plus qu'un souvenir? Il assure que non, que sa démarche n'est pas une tentative de reconquête: «J’y vais parce que je n’ai pas oublié cette promesse et que ce jour est venu… Je pense que l’intensité de l’histoire, la brutalité de la rupture et le temps ont fait que j’ai sacralisé cette histoire.»
«Entre un billet de train et le reste d’une vie à s’interroger, l’homme a tranché», résume «Le Parisien». Malheureusement pour lui, son ancienne moitié, elle, ne s'est pas présentée à la place de la mairie choisie à l'époque. Une décision mûrement réfléchie? Un oubli? L'histoire ne le dit pas. Mais, après avoir attendu 30 minutes, notre narrateur sentimental a rebroussé chemin.
Fin de l'histoire?
«Après tout, le fait qu’elle ne soit pas venue, c’est tout à fait normal, glisse-t-il à 'Ouest-France'. C’est moi le mec bizarre dans l’histoire. Personne ne se rend à un rendez-vous fixé vingt ans plus tard.» L'individu sur les rails de son passé a identifié — via sa sœur — le compte Facebook de l’intéressée. Il a toutefois décidé de ne pas lui envoyer la photo de leur rendez-vous manqué.
Cette fois, la messe est dite? Difficile d'imaginer son long trajet du retour autrement que sous la forme d'un ultime et intime adieu. Une image tendre que viennent envelopper avec douceur les mots de George Sand, dans «Monsieur Sylvestre»: «La rupture est faite, l'amour s'est envolé: bon voyage!»