Face à la menace d'une censure avant même l'ouverture des débats budgétaires, le Premier ministre Sébastien Lecornu, proche d'Emmanuel Macron, avait promis la suspension de la réforme qui porte progressivement l'âge légal de départ à 64 ans, pour amener les socialistes à la table des négociations.
Intégrée au budget de la Sécurité sociale, la suspension a été approuvée par 255 voix contre 146, avec le soutien majoritaire du PS, des Écologistes, du RN et de Liot. Mais aussi l'abstention majoritaire des députés Renaissance et du MoDem, deux ans après l'entrée en vigueur d'un texte dont ils ont payé l'impopularité dans les urnes lors des législatives anticipées après la dissolution.
«On a besoin de stabilité dans ce pays», a invoqué Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail. Le patron de Renaissance Gabriel Attal, estime lui que le débat «appartient déjà au passé (...) c'est le système qu'il faut changer».
Suspension jusqu'à 2028
L'article suspend jusqu'à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser.
La génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme. Et partirait avec 170 trimestres cotisés au lieu de 171. Sauf nouvelle réforme, l'application de la réforme Borne reprendrait ensuite, avec un trimestre de décalage.