Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de Rachida Dati ainsi qu'à la mairie du 7e arrondissement de Paris, qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. La ministre de la Culture est soupçonnée d'avoir perçu 299'000 euros d'honoraires de GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.
Cette information judiciaire visant la ministre et candidate LR à la mairie de Paris a été ouverte le 14 octobre et confiée à des juges parisiens, selon «Le Nouvel Obs» et l'émission Complément d'Enquête, sur France 2, qui ont révélé l'information.
Selon une enquête diffusée début juin sur France 2, les fonds du géant français avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.
Des accusations «diffamatoires»
Sollicité par l'AFP, l'entourage de Rachida Dati n'a pas souhaité faire de commentaire. Dati avait qualifié en juin sur Europe 1 et CNews ces accusations de «diffamatoires», assurant que les documents évoqués dans cette émission avaient déjà «été examinés par la justice» dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn, qui lui valent d'être mise en examen pour corruption passive. «Tout ça est déclaré, est très au clair», avait également assuré la ministre, qui a toujours nié avoir été rémunérée par GDF Suez. Complément d'enquête affirmait toutefois que les documents comptables du cabinet STC n'avaient pas été saisis et examinés par la justice.
Dati est par ailleurs renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, de corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn. Le procès devrait se tenir en septembre prochain.
La ministre de la Culture est par ailleurs visée par une autre enquête, ouverte par le parquet de Paris, concernant une éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe.