Condamné pour violences conjugales
«Ce type a ruiné notre business mais en plus on lui doit de l’argent!»

Le réseau immobilier de Stéphane Plaza est en crise suite à sa condamnation pour violences conjugales. Des franchisés, confrontés à une baisse d'activité et une image ternie, envisagent des actions en justice pour quitter le réseau sans pénalités.
Publié: 20.02.2025 à 10:26 heures
|
Dernière mise à jour: 20.02.2025 à 16:51 heures
Stéphane Plaza a été condamné à 12 mois de prison avec sursis pour violences récurrentes sur une ancienne compagne.
Photo: IMAGO/ABACAPRESS
SOLENE_FACE (1).png
Solène MonneyJournaliste Blick

La condamnation de Stéphane Plaza, mardi 18 février, à 12 mois de prison avec sursis pour violences récurrentes sur une ancienne compagne, a plongé son réseau immobilier dans la tourmente. Pour de nombreux franchisés, la situation est devenue intenable.

«Je vais travailler avec la boule au ventre. Personne ne se rend compte de la violence qu’on subit depuis les ennuis judiciaires de Stéphane», confie l’un d’eux au «Parisien». Celui qui incarnait autrefois un argument de vente est aujourd’hui un poids pour son réseau d’agences, impactant aussi bien leur réputation que leur chiffre d’affaires. Beaucoup voudraient s’affranchir de son nom, mais se retrouveraient pris au piège de contrats contraignants.

Des agences en chute libre

La disgrâce de l’ex-star de M6 a commencé en 2023, lorsque Mediapart a publié les témoignages accablants d’anciennes compagnes l’accusant de violences. Depuis, l’ambiance dans les agences franchisées a radicalement changé. «On est passé de gens qui entraient dans nos locaux pour voir Stéphane Plaza à des clients qui refusent qu’on mette un panneau de vente sur leur grillage avec le nom de l’agence», déplore l'agent franchisé.

Face à la «honte» de représenter la marque de l'animateur, il a décidé de changer le nom de l'agence sur ses flyers, cartes de visite et voitures de service. Pour ne pas risquer de fermer l'entreprise et perdre ses 13 collaborateurs, l'homme souhaiterait changer d'enseigne. Problème: «Si je veux quitter le réseau, il faut que je paie 120'000 euros de dédommagements. C’est complètement dingue! Ce type a ruiné notre business mais en plus on lui doit de l’argent!», s'étonne-t-il.

Les franchisés, liés par des contrats de cinq ans, doivent continuer à payer des redevances mensuelles, ainsi que la diffusion de leurs annonces malgré la chute de leurs recettes. Une autre franchisée confie au média français qu'aux mois de décembre et janvier, le chiffre d'affaires de ses deux agences était de... zéro. Les mauvais résultats n'y feront rien, elle reste contrainte de verser 4'400 euros de redevances chaque mois. 

Une bataille judiciaire en préparation

Face à l’impasse, plusieurs franchisés ont décidé de saisir la justice. Leur avocate, Sarah Lassir, qui défend une cinquantaine d’entre eux, dresse un constat alarmant: «L’image de l’entreprise a été tellement altérée qu’ils n’arrivent plus à recruter. Les collaborateurs, notamment les plus jeunes, s’en vont. Certains locaux ont été dégradés, des banques refusent même des financements au vu des risques.»

Et la récente condamnation de Stéphane Plaza pourrait jouer en leur faveur. «Cela permet de solidifier le dossier des franchisés qui cherchent à quitter le réseau sans frais», détaille Valentin Simonnet, avocat d'une autre trentaine de franchisés. Ces derniers semblent d'ailleurs plus soucieux de la manière dont ils pourront rebondir après cette affaire que du sort de la victime.

L'enseigne lancée par Stéphane Plaza, deux autres patrons d'une grande agence immobilière ainsi que par le groupe M6, avait connu un pic en 2023 avec plus de 700 adresses partout en France. Selon «Le Parisien», elles ne seraient plus «que» 555 aujourd'hui. Et face à la condamnation de la justice, ce chiffre pourrait encore se réduire comme peau de chagrin.

La formule, autrefois bâtie sur la notoriété de Stéphane Plaza, n'est plus gagnante. Preuve qu’il est plus difficile de commettre des actes graves sans en payer le prix. La chute peut être aussi brutale que l'ascension fulgurante.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la