Agressions sexuelles, harcèlement, viols
Des centaines de policiers français accusés de violences sexuelles sur des personnes vulnérables

Des enquêtes publiées ce mardi par Disclose et «Libération» accusent des centaines de policiers français de violences sexuelles, allant d'attouchements à des viols. Ces révélations mettent en lumière une culture d’impunité inquiétante au sein des forces de l’ordre.
Publié: 15:32 heures
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Cette affaire de violences sexuelles au sein des forces de l'ordre est inédite. (Image d'illustration)
Photo: Anadolu via Getty Images
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Olalla Piñeiro TrigoJournaliste Blick

Dans 130 villes françaises, 429 victimes recensées et 215 agresseurs. L'enquête publiée ce mardi 17 juin par Disclose et «L’Œil du 20 heures» – corroborée par une autre investigation de «Libération» – provoque une onde de choc en France. Entre 2012 et 2025, des centaines de fonctionnaires de police, tous grades confondus, sont accusés d'avoir usé de leur statut de pouvoir pour commettre des violences sexuelles.

Attouchements, fellations forcées, agressions sous la menace d'armes: les témoignages récoltés sur plus d'une année par le média indépendant glacent le sang. Des femmes vulnérables qui étaient venues porter plainte, des jeunes qui ont fini au poste ou des personnes avec des handicaps se sont retrouvées harcelées, agressées ou violées. Mais surtout des policières, agressées par leurs collègues. Si la majorité des victimes sont des femmes, des hommes – y compris des mineurs – ont également subi des abus. 

Selon Disclose, plus de 40% des agresseurs présumés auraient plusieurs victimes à leur actif. Dans l’enquête de «Libé», certaines victimes de viol racontent avoir eu «l’impression d’avoir été violées une seconde fois» en déposant plainte. «Là où je pensais être protégée, ce fut ma mort», témoigne dans le quotidien une femme sans-papiers accusant un policier de l’avoir violée à deux reprises.

Une culture de l'impunité

Le média pointe aussi la responsabilité du ministère de l’Intérieur, accusé de laisser perdurer une culture de l’impunité. Cinq agents condamnés seraient toujours en poste, tandis que d’autres, faisant l’objet de plaintes, auraient simplement été mutés. A cela s’ajoutent un manque de directives claires et une absence criante de sanctions.

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La section française de l'ONG Amnesty International a réagi, rappelant que «ces constats accablants rappellent que l’uniforme n’empêche pas les violences sexuelles, mais peut les faciliter». Peu après la publication des enquêtes, le hashtag #MeTooPolice a émergé sur les réseaux sociaux. «La Police tue, oui. Et la Police viole aussi», dénonce un internaute sur X. 

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