L'enquête ouverte à Pau après des accusations de viol portées contre l'écrivain français Frédéric Beigbeder a été classée sans suite en «l'absence d'indices graves ou concordants», a appris l'AFP vendredi auprès du parquet de Pau.
Le 23 juillet 2023, une femme avait porté plainte au commissariat de police de Pau contre le romancier qu'elle accusait d'un viol commis selon elle dans la nuit du 18 au 19 juillet dans une chambre d'hôtel. Placé en garde à vue le 12 décembre, l'écrivain avait contesté les faits.
Dans l'enquête préliminaire ouverte par le parquet, «l'ensemble des témoins pouvant apporter un quelconque éclairage sur les faits» ont été entendus, indique le procureur de la République à Pau Rodolphe Jarry dans un communiqué.
Une année d'enquête
À l'issue des investigations, il «n'apparaissait pas possible de prouver la commission des faits de viol allégués, décrits comme ayant été commis à huis clos», indique aussi le parquet. L'infraction apparaissant comme «insuffisamment caractérisée», la procédure a été classée sans suite.
«Je n'avais aucun doute sur l'issue de cette plainte et regrette amèrement l'impact considérable de cette procédure sur la vie professionnelle de mon client», a réagi à l'AFP l'avocate de l'écrivain, Me Marie Dosé.
«Après une année d'enquête et de violation du droit au respect de la présomption d'innocence de M. Beigbeder, il était temps que cette page se tourne», a ajouté son conseil.
Changement «complet» de vie
Frédéric Beigbeder, chroniqueur de télévision et radio, critique littéraire, éditeur, scénariste de BD et de films, acteur et même réalisateur, avait triomphé avec «99 francs» (2000) où il dévoilait les turpitudes — cocaïne, cynisme, argent — du milieu de la pub.
En pleine vague «MeToo, l'ex-directeur de la rédaction du magazine Lui s'était vu reprocher son inaction dans l'affaire PPDA, ainsi que son soutien à Roman Polanski, face à ce qu'il décrivait comme une «meute de hyènes en roue libre» aux Césars 2020. Sans oublier sa tardive condamnation des agissements de son «ami» Gabriel Matzneff, accusé de viol de mineurs.
En 2008, Frédéric Beigbeder avait été arrêté en plein Paris pour consommation et détention de cocaïne. Il avait fait son mea culpa en juin 2022 dans une tribune à l'Obs où il disait avoir «dit adieu à la coke», devenue «une drogue de vieux ringards», et «écrire light, sobre et à jeun».
Il y a quelques mois, il martelait avoir désormais «complètement changé de vie» dans son havre basque de Guéthary où il vit depuis 2017 avec sa troisième épouse Lara Micheli, photographe, et leurs deux jeunes enfants.