Voici une histoire footballistique que même un scénariste aurait eu du mal à imaginer. Après 24 ans d’absence dans l’élite, le Real Oviedo retrouve la Primera División, guidé par Santi Cazorla, double champion d’Europe aujourd’hui âgé de 40 ans. Un moment fort dans une carrière marquée par les sommets… et les épreuves.
Formé à Oviedo, le petit milieu de terrain a lancé sa carrière professionnelle à Villarreal en 2003. Il s’est ensuite illustré à Malaga, puis à Arsenal, avant de partir brièvement au Qatar. En 2023, il est revenu là où tout avait commencé: à Oviedo. Un retour que peu auraient cru possible, tant il relève du miracle médical.
«Il a failli perdre son pied»
En 2016, alors à Arsenal, l'Espagnol se blesse gravement à la cheville. Et ce qui devait être une absence de trois mois se transforme en un cauchemar de près de deux ans. La blessure s’infecte, son pied se dégrade, et huit opérations s’enchaînent.
Les médecins doutent même qu’il puisse remarcher un jour. Une amputation est évoquée. Mais Cazorla refuse d’abandonner. Huit centimètres de son tendon d’Achille sont finalement reconstruits grâce à une greffe de peau prélevée sur son avant-bras. Contre toute attente, il revient au plus haut niveau.
De retour, pour l’amour du club
Quand il revient à Oviedo en 2023, il souhaite jouer gratuitement. Cela étant interdit par les règlements, il perçoit le salaire minimum espagnol, soit environ 85 000 francs par an, dont il reverse 10% au centre de formation du club. Ceux qui pensaient qu’il était revenu pour une retraite tranquille se trompaient lourdement. Cazorla rayonne sur le terrain, porte l’équipe, et montre l’exemple.
Oviedo termine la saison à la troisième place et accède aux barrages. En demi-finale contre Almería, il marque un coup franc somptueux. Puis, en finale retour face à Mirandés, il égalise à 1-1, lançant la remontée. Oviedo l’emporte finalement 3-1 et valide sa montée historique en Liga.
Au coup de sifflet final, c’est l’explosion: les supporters envahissent le terrain, les accolades fusent. Au centre de cette euphorie, Santi Cazorla. Une image qui résume tout: le romantisme du football est bel et bien vivant.