Noë Dussenne retourne en Belgique! Le leader défensif du Lausanne-Sport s'est engagé pour trois ans avec Louvain, dans l'espoir d'aider le club flamand (dernier du classement après quatre journées) de vite remonter la pente et ce départ a surpris et déçu une grande majorité des fans du LS, où le Belge faisait l'unanimité depuis son arrivée voilà deux ans en provenance du Standard de Liège.
De retour dans son pays, le grand défenseur central, qui laissera un excellent souvenir à Lausanne tant pour son intransigeance dans les duels que pour ses qualités sur coup de pied arrêté (15 buts en 82 matches officiels!), a décroché son téléphone pour répondre aux questions de Blick et dire au revoir aux supporters du LS.
Noë, je t'avoue que j'ai été un peu surpris en apprenant la nouvelle de ton départ...
Je comprends. Pour tout te dire, je ne me voyais pas partir de Lausanne cet été. Mais la situation était claire, j'entrais dans ma dernière année de contrat, ce qui est toujours une situation particulière. J'ai abordé cette question avec la direction du Lausanne-Sport et puis j'ai eu un premier téléphone avec Louvain, que je n'attendais pas forcément.
Mais qui a visiblement éveillé ta curiosité.
Oui. Ils m'ont demandé si j'étais ouvert à rentrer en Belgique et j'ai répondu que j'étais à l'écoute. Ils m'ont alors proposé trois ans de contrat. J'en ai parlé à Lausanne et il était clair pour moi que j'allais dire oui, vu que Lausanne ne me proposait pas la même durée. A 33 ans, obtenir trois ans de contrat, c'est impossible à refuser. Dès lors, j'ai demandé à Lausanne de trouver une solution avec Louvain.
Lausanne a été sympa quand même. Tu étais sous contrat encore une année, ils auraient très bien pu te bloquer jusqu'au mois de juin prochain. Tu n'as pas eu peur de ça?
Mais je ne pars pas libre! Lausanne récupère aussi quelque chose, ce qui n'est pas négligeable pour un joueur de 33 ans. Oui, ils auraient pu me bloquer, mais au final ils sortent aussi gagnants.
A voir, car Lausanne perd le chef de sa défense et l'un de ses meilleurs joueurs, alors que la saison a déjà commencé. Tu vas laisser un gros vide, très sincèrement.
Je comprends bien. Mais de nouveau, même si j'ai passé deux années magnifiques à Lausanne, refuser trois ans de contrat, à 33 ans, dans mon pays, ça ne se refuse pas. Il faut aussi voir que je vis avec ma femme et mes deux enfants, je ne suis pas tout seul. On a été très bien accueillis, on a passé deux années merveilleuses, et on aura toujours un lien particulier avec Lausanne vu que notre deuxième enfant est né ici. Mais il a toujours été clair pour nous qu'un jour on rentrerait en Belgique. Plusieurs personnes nous ont dit qu'une fois qu'on aurait goûté à la Suisse, on y resterait pour toujours, mais pour nous, c'était sûr qu'on allait retourner en Belgique, où nous avons fait construire une maison. Mais je ne te dis pas que la décision de partir de Lausanne a été facile à prendre.
Tu as annoncé toi-même ton départ aux supporters présents à Astana et je peux te dire qu'ils ont énormément apprécié l'attention.
Pour moi, c'était normal, spontané. C'était mon dernier match, je suis allé les saluer et je leur ai dit la vérité. Ce qu'il faut savoir, c'est que la décision était déjà prise avant le match contre Zurich. J'ai joué celui-là et après s'est posée la question de savoir si je montais dans l'avion pour Astana. Il y avait le risque de blessure, bien sûr, mais après avoir discuté avec le LS, j'ai décidé de jouer au Kazakhstan. J'ai voulu finir le boulot et je l'ai fait jusqu'à la dernière minute en aidant le club à atteindre les play-off. Même si mon départ n'était pas encore officiel, il avait déjà fuité un peu, et je trouvais normal d'aller échanger avec les supporters une derrière fois. Ils ont toujours été top avec moi, on avait une belle relation. J'ai un souvenir marquant, lorsque mon fils Romeo a pu marquer dans le but vide face à eux et que le kop l'a acclamé comme s'il avait marqué un but important. Ce sont des moments inoubliables pour un papa, pour un enfant aussi.
Tu as pu dire au revoir à tout le monde? Tu as payé un coup?
J'ai dit au revoir à l'équipe vendredi, et j'ai payé un coup à Morgan Poaty, Thomas Castella et Olivier Custodio après la victoire à Astana. Bien sûr qu'il y a de l'émotion, c'est une aventure qui se termine.
J'ai bien compris que tu avais encore accepté de jouer contre Astana, et j'ai d'ailleurs écrit après le match que c'était tout à ton honneur. Mais vu que le LS s'est qualifié, tu n'as pas été tenté de rester pour affronter Besiktas? La période des transferts sera toujours ouverte dans dix jours en Belgique, tu aurais très bien pu partir après le match retour. Tu y as pensé ou pas du tout?
Sincèrement, tu n'es pas le premier à me faire la réflexion. Des amis m'ont même conseillé de rester pour ces deux matches, et bien sûr que j'aurais aimé les jouer. Des play-off pour aider Lausanne à se qualifier, face à Besiktas en plus... Mais il faut être réaliste: tout était bouclé avant le match contre Astana, donc il était clair que ce match allait être mon tout dernier. Et puis, il faut être correct avec Louvain, qui m'attend et qui a des matches. Donc de nouveau, je comprends ta réflexion, mais pour le coup, ça n'a jamais été une question.
Pour moi, ta plus grande qualité, est que tu ne t'es jamais caché. Quand tu as fait des boulettes, ou des matches moins bons, tu as toujours assumé, que ce soit devant les médias ou les fans. Et tu étais toujours bon le match d'après. Est-ce que c'est particulier chez toi?
Mais si tu as été mauvais, pourquoi ne pas le dire? Tout le monde l'a vu. Tu as le droit de rater une intervention, un penalty ou un match. Par contre, tu dois te remettre en question. Et se remettre en question, ce n'est pas dire: «Je suis nul». Pas du tout. C'est te dire: «Je suis un bon joueur et là, je n'ai pas été au niveau. Comment être bon le week-end prochain?» Ça oui, tu as raison, je l'ai souvent répété à mes coéquipiers. Tu n'as pas été bon? Pas grave. Mais fais mieux! Cet état d'esprit, j'ai toujours eu envie de le transmettre.
On avait fait une interview après ton arrivée où je te demandais ton avis sur le niveau du championnat de Suisse, notamment par rapport à la Belgique, un pays de taille similaire mais beaucoup plus avancé que nous quand on parle de foot. Et aujourd'hui, avec deux ans de recul, qu'en penses-tu?
Il n'y a pas un écart monumental. Le championnat de Suisse est sous-estimé, surtout d'un point de vue médiatique. Mais il y a de bonnes équipes, et tu peux partir pour dix millions, comme Willem Geubbels. Ardon Jashari a signé à Bruges, maintenant il est à Milan, et Aleksandar Stankovic suit ses traces peut-être. Ce que je peux te dire, c'est que je suis heureux d'avoir passé ces deux ans à Lausanne et que je ne vais en garder que des bons souvenirs.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | 3 | 9 | 9 | ||
2 | 3 | 3 | 9 | ||
3 | 3 | 5 | 7 | ||
4 | 4 | 1 | 6 | ||
5 | 4 | -1 | 5 | ||
6 | 3 | 0 | 4 | ||
6 | 3 | 0 | 4 | ||
8 | 3 | -1 | 3 | ||
9 | 3 | -3 | 3 | ||
10 | 3 | -2 | 1 | ||
11 | 3 | -5 | 1 | ||
12 | 3 | -6 | 1 |