Depuis le début de l’année, le cours de l’or ne cesse de grimper et fait tomber record sur record. En période d’incertitude, le métal précieux est, de la même manière que le franc suisse, considéré comme une valeur refuge. En raison des tensions géopolitiques et des incertitudes autour de la politique économique américaine, de nombreux investisseurs se tournent actuellement vers l’or.
Mais cette ruée pourrait-elle se retourner contre le marché? Dans un rapport, quatre experts de la Banque centrale européenne (BCE) avertissent: la forte demande pourrait, paradoxalement, engendrer une crise.
Pourquoi ce risque?
L’explication est technique. Les investisseurs privilégient actuellement des contrats à terme sur l’or (futures) avec livraison physique. Autrement dit, il ne s’agit pas de simples transactions numériques: l’or change réellement de mains et doit être physiquement transporté chez l’acheteur.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, par exemple, ont récemment rapatrié de grandes quantités d’or à l’intérieur de leurs frontières. Pour les analystes de la BCE, cela traduit une inquiétude profonde: les tensions géopolitiques risquent de durer. La demande d’or restera donc élevée.
Mais si ces incertitudes devaient perturber la chaîne logistique du marché physique, un goulot d’étranglement pourrait survenir. Cela entraînerait des pertes massives pour les acteurs du marché. Et dans le pire des scénarios, selon la BCE, ce choc pourrait se propager à l’ensemble du système financier.