Selon l'Office fédéral de la statistique, près d'un sixième des personnes en Suisse vivent dans un ménage avec au moins une dette. C'est justement en période de renchérissement et de hausse des prix que de nombreuses personnes se retrouvent en retard de paiement pour les primes d'assurance maladie, les impôts, les loyers ou encore les dépenses privées. Thomas Kehl est expert financier et gère la chaîne Youtube Finanzfluss qui cartonne actuellement dans le paysage germanophone.
Il déclare à Blick: «S'endetter, c'est financer le présent au détriment de l'avenir.» En effet, en raison des taux d'intérêt souvent élevés, des coûts élevés menacent à long terme. «Dans le pire des cas, on arrive au surendettement: les personnes concernées ne peuvent alors plus rembourser leurs dettes.»
Mais Thomas Kehl affirme aussi que les dettes ne sont pas forcément mauvaises. Au contraire: si l'on a la possibilité de bien réfléchir à comment et pourquoi on s'endette, on peut même en tirer profit à l'avenir! Il explique à Blick comment faire et quelles sont les bonnes dettes.
Une dette peut être un investissement
Pour l'expert financier, selon l'utilisation que l'on veut en faire, une dette peut être un investissement pour l'avenir. «Un crédit pour une formation peut être intéressant si l'on peut ensuite gagner davantage au travail.» Il peut également être intéressant de s'endetter pour des biens immobiliers, car leur valeur augmente souvent avec le temps.»
«Il est important de toujours calculer comment et dans quel lapse de temps on peut rembourser les dettes», explique Thomas Kehl. Ces calculs sont toujours liés à une incertitude quant aux évolutions futures. Dans tous les cas, il est important de rembourser rapidement les dettes: «Plus la période de remboursement est longue, plus les coûts engendrés par les intérêts sont élevés.»
Les dettes de consommation sont de mauvaises dettes
La majorité de toutes les dettes sont des dettes de consommation, précise Thomas Kehl. «Certes, une nouvelle voiture, un téléviseur plus grand ou des vacances à la plage avec toute la famille sont souvent tentants.» Mais prendre un crédit pour cela ou abuser de sa carte de crédit n'est pas une bonne idée, selon le Youtubeur. «Dans la plupart des cas, cela ne rapporte rien.»
Au contraire, avec des taux d'intérêt à deux chiffres – comme c'est par exemple le cas chez de nombreux fournisseurs de cartes de crédit – on court le risque de pouvoir encore moins profiter de son argent à l'avenir. Sa conclusion est claire: «Les dettes de consommation sont dans la grande majorité des cas de mauvaises dettes.»
Outre la décision de savoir si l'on pourra rembourser la dette dans un avenir proche, il est important, selon Thomas Kehl, de se demander où et dans quelles conditions on s'endette. Un taux d'intérêt élevé devient coûteux à la longue, même pour une petite somme empruntée. «Et si l'on contracte différents crédits pour différentes dépenses, on risque de perdre la vue d'ensemble de ses dettes.»
Dans de tels cas, cela vaut toujours la peine, selon l'expert financier, de lister proprement tous les crédits existants et de les garder à l'esprit. Cette stratégie permet de les optimiser. «Selon la banque, il est également possible de regrouper ou de restructurer certaines dettes.» Pour savoir si cela est possible, il faut se renseigner auprès de l'établissement bancaire concerné. Dans le meilleur des cas, cela permet d'éviter des pertes inutiles, selon Thomas Kehl.