Voici les pièges à éviter
Pourquoi les voitures neuves perdent-elles aussi vite de la valeur?

Les voitures neuves, surtout électriques, perdent rapidement de la valeur, en grande partie à cause de l’arrivée constante de nouveaux modèles plus avancés. Les options spéciales, souvent chères, contribuent à accentuer cette dépréciation.
Publié: 12:00 heures
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La perte de valeur des voitures neuves, notamment des voitures électriques coûteuses, est importante.
Photo: Porsche Schweiz AG
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Raoul Schwinnen

Ce n'est un secret pour personne: les voitures neuves perdent énormément de valeur très rapidement. En moyenne, un véhicule perd 50% de sa valeur en à peine trois ans.

Pour les véhicules électriques, la chute est même parfois bien plus importante. Sur Autoscout24, la plus grande plateforme de vente de véhicules en particuliers, le Porsche Taycan (177'000 francs à neuf) coûte désormais 89'300 francs en moyenne, soit une baisse de plus de 50% de sa valeur.

Beaucoup d'incertitude

Le principal responsable de cette situation est l'offre sans cesse croissante de nouveaux modèles électriques à la technologie sans cesse améliorée, dont le prix devient en même temps de plus en plus attractif. Pas étonnant, selon Alberto Sanz de Lama, directeur général chez AutoScout24: «On sent une grande incertitude concernant la stabilité de la valeur sur le marché de l'occasion.»

Ce qui frappe, ce sont les énormes différences de prix. Et ce, non seulement en comparant les différents modèles et types de propulsion, mais aussi au sein des différentes séries de modèles. La raison en est, dans de nombreux cas, les options. En effet, plus le nombre d'options choisies et payées pour le modèle souhaité lors de l'achat d'une voiture neuve est élevé, plus la dépréciation de ce modèle sur le marché de l'occasion sera importante par la suite, lors de la revente.

Cela est particulièrement évident pour les voitures qui disposent d'un nombre disproportionné d'options spéciales par rapport au prix de base. Il existe des modèles – souvent de constructeurs allemands haut de gamme – pour lesquels près d'un tiers du prix du véhicule est consacré aux options.

Parmi les modèles testés par Blick, plusieurs exemples peuvent servir d'exemple. C'est notamment le cas de l'Audi RS Q8 Performance. Le modèle de base coûte 180'600 francs, mais la voiture de test conduite par la rédaction de Blick contenait 46'941 francs d'options supplémentaire. Pareil pour la Mercedes AMG CLE 4Matic Cabrio qui coûtait 110'700 francs de base, avec 21'442 francs d'options ajoutées.

Des modèles en chute libre

La pratique courante dans le commerce des occasions montre que les véhicules plus chers, comme les modèles mentionnés, s'amortissent déjà plus fortement du prix catalogue. Mais souvent, ils perdent encore de la valeur résiduelle, car de nombreuses clientes d'occasion ne sont pas prêtes à payer un supplément pour des équipements spéciaux qu'elles ne souhaitent pas du tout.

Blick a demandé au service d'information Auto-i-dat d'effectuer le calcul suivant: Une Mercedes C300 Avantgarde 4matic au prix neuf de 69'200 francs se vend encore environ 40'000 francs, soit 57% de son prix catalogue, après deux ans. Le même modèle, équipé d'options d'une valeur de 26'944 francs et donc d'un prix total de 96'144 francs, ne rapporte plus que 51'000 francs après la même période. Il reste une valeur résiduelle de 53%.

L'ampleur de la perte de valeur des équipements spéciaux ne peut pas être déterminée de manière générale et dépend toujours du véhicule individuel. Il existe toutefois quelques valeurs indicatives: outre la boîte automatique, la climatisation et l'équipement en cuir, les options qui servent à la sécurité sont celles dont la valeur est la plus stable. C'est-à-dire les aides à la conduite ou au stationnement et les gadgets pratiques comme l'attelage de remorque ou le toit ouvrant en verre.

Les équipements sans utilité pratique directe, comme l'éclairage des seuils de portes, sont peu demandés par la plupart des acheteurs de voitures d'occasion. Cela vaut d'ailleurs aussi pour les gadgets électroniques qui, avec l'âge, sont de toute façon sujets à des pannes.

Attention aux «fonctions à la demande»

Avec les progrès de la technique, un bouleversement s'annonce également dans le domaine des équipements spéciaux. En effet, de plus en plus de constructeurs proposent leurs nouveaux véhicules avec des fonctions pouvant être réservées en option, appelées «Functions on demand». Cet état de fait peut faire baisser la valeur résiduelle d'une voiture.

En effet, les acheteurs de voitures d'occasion sont rarement disposés, lorsqu'ils ont le choix entre deux véhicules identiques, à payer plus cher pour le modèle qui offre la possibilité payante de débloquer d'autres fonctions – dont on n'a peut-être même pas besoin ou que l'on ne souhaite pas avoir.

De plus, il est important que les Functions on demand se rapportent au véhicule et non au détenteur, sinon elles sont perdues en cas de changement de détenteur. Il en va de même pour d'autres goodies qui sont souvent liés au premier acheteur, comme la charge gratuite sur les chargeurs rapides DC pour les conducteurs de Tesla. «Cela ne vaut à chaque fois que pour le premier propriétaire», prévient l'expert René Mitteregger.

Ainsi, le thème des équipements spéciaux pourrait devenir tôt ou tard une branche commerciale qui perdrait de son attrait pour les constructeurs automobiles. De sombres perspectives pour le secteur. En plus des chiffres de vente des voitures électriques qui restent plutôt faibles et de la diminution des recettes provenant de l'entretien et du service, les affaires avec les options autrefois lucratives pourraient également disparaître.

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