À cette période de l’année, le suspense n’est plus très grand: nous nous dirigeons tout droit vers des températures de plus en plus basses et une envie de plus en plus pressante de s’enrouler dans un plaid avec de grosses chaussettes et un chocolat chaud. Rallumer le chauffage finira par devenir inévitable si on veut éviter de se trimballer en moufles et doudoune à l’intérieur. Et gare, alors, à sa consommation d’électricité! La hausse des tarifs sera de 18% en moyenne l’an prochain.
Il existe cependant de multiples astuces et bons gestes à adopter pour éviter de se retrouver avec une facture trop salée. Et beaucoup se jouent… en cuisine. La preuve par sept.
Prenez soin de vos appareils froids
Parce qu’ils fonctionnent en permanence, les réfrigérateurs et congélateurs sont les appareils les plus énergivores de la cuisine. Leur consommation peut même peser pour 20% de la facture d’électricité d’un ménage. Mieux vaut donc en prendre soin et vérifier, par exemple, que leurs joints sont toujours fonctionnels. Laver régulièrement son frigo permet d’en maîtriser la consommation et dégivrer son congélateur est aussi très utile: une couche de givre de 3 mm seulement entraîne une surconsommation de 30%!
Évitez aussi, si c’est possible, de placer ces appareils trop près de sources de chaleur, comme un four, une gazinière ou un radiateur. De même, mieux vaut faire refroidir ses restes avant de les mettre au frais.
Changez vos équipements
Pour moins consommer, mieux vaut avoir des appareils qui consomment moins. Voici une belle évidence, mais tout de même: si vous pouvez vous le permettre, optez pour des équipements récents, moins énergivores. Et adaptez-les à vos besoins. Car un immense frigo américain, même très performant, consomme toujours plus qu’un petit réfrigérateur combiné. Si vous habitez seul(e), vous n’avez peut-être pas besoin de pouvoir stocker 400 L de nourriture en permanence.
Optimisez les cuissons…
En parlant de cuisson sur des plaques, l’Italie a connu il y a un an l’une des périodes les plus mouvementées de son Histoire. En cause: un débat houleux provoqué par la suggestion osée du prix Nobel de physique 2021, Giorgio Parisi. L’universitaire a proposé à ses compatriotes d’éteindre le feu avant la fin de la cuisson des pâtes, afin de profiter de l’inertie de la chaleur dans les dernières minutes. Inutile de dire que le «pastagate» a enflammé la botte. Mais si vous êtes moins intégriste que les Italiens, cette stratégie reste intéressante.
N’oubliez pas non plus de couvrir vos casseroles pour accélérer les cuissons, voire d’utiliser d’abord une bouilloire, moins énergivore, pour chauffer l’eau au préalable. La championne reste la cocotte-minute, qui cuit les aliments environ trois fois plus rapidement que la casserole. Dans tous les cas, des plaques consomment moins qu’un four, et sont donc à privilégier.
Au four, vous pouvez également éteindre avant la fin de la cuisson pour profiter de la chaleur résiduelle. Évidemment, ne faites pas ça en cuisant des macarons et autres pâtisseries sensibles. Choisissez plutôt de tester avec des gratins ou un poulet, qui supporteront mieux l’approximation et le tâtonnement.
…et les plaques de cuisson
Les vieilles plaques électriques représentent un gouffre énergétique, en plus d’être la chose la moins pratique du monde pour cuisiner correctement. Il faut deux jours et demi pour qu’elles arrivent à la bonne température, et deux semaines pour qu’elles refroidissent complètement. Passez plutôt à la vitrocéramique ou, encore mieux, à l’induction, 20% moins gourmande en énergie que la vitrocéramique. Les cuisinières à gaz sont également un bon compromis puisqu’on peut très rapidement ajuster le niveau de chaleur.
Veillez également à adapter la taille de vos casseroles et poêles à celles des plaques ou des feux. Car chauffer de l’air n’a absolument aucun intérêt.
Apprenez à (bien) faire la vaisselle
Il n’y a pas que la cuisson des pâtes qui cristallise les fractures d’une société. Le lavage de la vaisselle aussi. Au-delà de l’opposition historique entre les gens qui rangent les couteaux pointe vers le bas et ceux qui laissent la lame vers le haut (si c’est votre cas, vous êtes un danger public, sachez-le), les détenteurs d’un lave-vaisselle n’hésitent pas à citer de vieilles études qui prouveraient que cela consomme moins qu’une vaisselle à la main. Ce constat est à nuancer.
En réalité, tout dépend de comment vous faites la vaisselle. Si vous lancez votre machine pleine balle sans l’avoir entièrement remplie, c’est une opération très énergivore par rapport à un lavage à la main. Si le lavage à la main vous prend 3 heures et une inondation de la cuisine, un lave-vaisselle est probablement une meilleure option.
Voici donc les règles à respecter: un lave-vaisselle se nettoie régulièrement et se lance en mode éco lorsqu’il est plein. Un lavage à la main se fait de préférence en remplissant son évier d’eau chaude pour tout laver sans faire couler d’eau, puis avec rinçage à l’eau froide. Simple, efficace et économe.
Utilisez vos petits bras musclés
Cet emmental doit-il forcément être râpé par un robot? Blanchir des œufs nécessite-t-il vraiment de sortir le batteur électrique? Est-ce qu’une bonne vieille mandoline ne pourrait pas remplacer votre Kenwood? En choisissant d’utiliser la force de vos bras plutôt qu’un engin électrique, vous ferez forcément des économies. En bonus, cela vous réchauffera (car bien sûr, vous aurez baissé votre chauffage pour, là aussi, éviter de surconsommer).
Anticipez vos repas
Beaucoup d’astuces peuvent être résumées en un mot: l’anticipation. Anticiper ses préparations, c’est sortir du congélateur plusieurs heures avant ce qui doit être décongelé, et ainsi éviter de faire chauffer un four ou un micro-ondes plus longtemps. C’est aussi cuire plusieurs plats en même temps dans son four, ou profiter de la chaleur résiduelle pour enchaîner les préparations.