Payer moins d’impôts, tout le monde en rêve. Voici quelques conseils utiles pour les particuliers afin de minimiser leur charge fiscale.
Déductions liées au 3e pilier
Les contributions versées à un pilier 3a (qui sert à la prévoyance vieillesse) constituent l’un des principaux leviers pour réduire la note. «Une personne salariée, et donc affiliée à une caisse de pension, peut déduire au maximum 6883 francs pour l’année fiscale 2022, explique Denis Boivin, expert fiscal et responsable fiscalité et droit chez BDO Suisse à Fribourg. Un montant qui passera à 7056 francs pour l’année 2023.»
L’indépendant, qui ne dispose pas de 2e pilier, peut pour sa part déduire jusqu’à 20% de son revenu, sans dépasser néanmoins la somme de 34'416 francs (plafond de 35’280 francs pour l’année 2023). À noter que ces contributions doivent être versées au plus tard d’ici au 31 décembre pour pouvoir être déduite de l’année fiscale. «Une astuce consiste à mettre un rappel dans son calendrier en début d’année, de manière à ne pas oublier d’ajuster ses versements en fonction de ces changements de plafond.»
Rachats de cotisations du 2e pilier
Il est par ailleurs possible pour les salariés de procéder à des rachats d’années de cotisations de son 2e pilier, selon certaines conditions à vérifier auprès de sa caisse de pension, par exemple en cas d’années manquantes ou d’une évolution de la rémunération.
Ces rachats sont plus intéressants à réaliser en deuxième partie de carrière, après avoir gravi quelques échelons salariaux. Ces versements volontaires peuvent également être déduits du revenu imposable. S’il est trop tard pour en bénéficier pour l’année 2022, c’est une question à étudier dès la rentrée.
Rénovations d’un bien immobilier
Le propriétaire d’une maison ou d’un appartement peut déduire les frais d'entretien de son bien, pour autant que les travaux servent à maintenir sa valeur et non pas à produire une plus-value. Les brochures publiées par les différentes administrations fiscales cantonales détaillent les rénovations admises en termes d’entretien. «Il existe un montant forfaitaire pour ce cas de figure, mais on peut aussi faire valoir des frais effectifs avec les justificatifs adéquats», précise Denis Boivin.
Il peut ainsi être intéressant de regrouper les travaux importants au cours d’une même période fiscale tous les cinq ou dix ans. «Attention toutefois dans ce cas de ne pas atteindre un revenu trop bas, voire négatif, car cela peut produire un effet pénalisant pour le contribuable», souligne Christian Duc, responsable du département fiscal pour la fiduciaire Berney Associés à Genève. Lorsque la déduction possible dépasse le montant du revenu imposable, le surplus sera en effet perdu pour l’année fiscale. D’où l’importance de bien planifier et de répartir dans le temps, si cela est possible, ces travaux d’entretien.
Enfin, les rénovations destinées à économiser de l'énergie et à protéger l'environnement (comme installer des panneaux photovoltaïques ou améliorer l’isolation d’un toit) sont assimilés à des frais d’entretien déductibles supplémentaires par la Confédération et la plupart des cantons.
La question du télétravail
Occuper au moins 40% de son temps de travail une pièce uniquement dédiée à l'activité professionnelle lorsque l’employeur ne met pas de place de travail à disposition de son employé: voilà la définition du télétravail pour les autorités fiscales. Si l’on y répond, il est possible de déduire la part du loyer de la pièce. Certaines administrations, comme à Berne, ont établi un calcul des frais relevant de cette pièce de travail.
Les salariés à temps plein qui effectuent un jour de télétravail par semaine ne peuvent donc pas prétendre à cette déduction. Il faut également prendre garde à ne pas vouloir combiner déductions liées au télétravail et celles concernant les frais de transport.
Prendre le temps de s’organiser
Les logiciels de saisie développés par les administrations fiscales permettent un gain de temps appréciable, en reprenant certaines données de l’année précédente. «Pour autant, la clé d’une déclaration réussie consiste en la collecte permanente des justificatifs servant aux différentes déductions, souligne Denis Boivin, de BDO Suisse. C’est pourquoi il faut prendre le réflexe de classer ces documents tout au long de l’année dans un classeur, et faire de même avec les pièces justificatives numériques.»
Il peut arriver que certaines déductions soient oubliées, par manque de justificatifs ou par méconnaissance des contribuables. Ainsi, les frais de formation et de formation continue à des fins professionnelles (y compris ceux liés à une reconversion) sont déductibles des revenus jusqu'à hauteur de 12'000 francs par an pour l’impôt fédéral direct et dans la plupart des cantons. Autre exemple: les dépenses de santé qui ne sont pas couvertes par la caisse maladie ou l’assurance accidents sont en principe déductibles, pour autant que leur montant dépasse 5% du revenu net (la pratique varie là aussi selon les cantons). À noter que les caisses-maladie peuvent établir le cas échéant un justificatif fiscal sur demande.
Et quand vaut-il la peine de faire appel à une fiduciaire pour remplir sa déclaration d’impôts? «C’est en premier lieu un choix personnel, même s’il est vrai que certaines personnes, quelle que soit leur situation financière, font une véritable allergie face à la déclaration d’impôts. Il est certain que les gens plus fortunés ou les entrepreneurs auraient tort de se passer du travail d’un fiscaliste. Il peut aussi être judicieux d’y faire appel de manière ponctuelle, par exemple en cas de changement de situation: héritage, divorce ou acquisition d’un bien immobilier.»
En collaboration avec LargeNetwork