La pandémie a mis en évidence le rôle crucial des connaissances scientifiques pour lutter contre les épidémies. Mais diverses critiques ont été émises face à la manière dont l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et le Département fédéral de l'intérieur les ont utilisées, rappelle lundi la commission dans un communiqué.
Dans ce contexte, les commissions de gestion des Chambres fédérales ont chargé le Contrôle parlementaire de l'administration de procéder à une évaluation. Cette dernière a servi de base au rapport de la commission. Des enseignements doivent être tirés de la crise, à plusieurs niveaux.
Confusion et méfiance
Les décisions du Conseil fédéral ont certes reposé sur des connaissances scientifiques larges et actuelles. Le bilan de l'action de la taskforce scientifique nationale, lui, est positif, salue la commission de gestion.
Mais l'OFSP a constitué son réseau scientifique de manière trop tardive et sans véritable stratégie, critique-t-elle. Les échanges avec les milieux spécialisés étaient, dans un premier temps, empreints de confusion et de méfiance.
L'OFSP doit fixer des principes clairs pour la construction et l'exploitation de son réseau, mais aussi pour le traitement des informations scientifiques. La proposition du Conseil fédéral d’instituer, en vue de crises futures, des organes consultatifs scientifiques ad hoc reposant sur un réseau interdisciplinaire est à saluer, estime la commission. Il faut désormais la concrétiser rapidement.
Port du masque
La commission invite aussi le Conseil fédéral à s'assurer qu'à l’avenir, les bases de décision qui lui sont soumises présentent toujours de manière transparente et synthétique les connaissances et les avis scientifiques. Notamment pour les points qui ne font pas l'unanimité parmi les scientifiques.
Ce principe n'a pas toujours été respecté durant la pandémie. Et la commission de gestion de citer l'exemple du port du masque.
Les connaissances scientifiques ont été relativement peu valorisées dans la communication publique des autorités fédérales, notamment de la part de l'OFSP, pointe encore la commission. La répartition des rôles en matière de communication entre l'administration fédérale et la task force n'est pas non plus exempte de reproches.
Le Conseil fédéral devra se prononcer d'ici octobre sur les recommandations de la commission.
(ATS)