C'est bien connu: les seniors se mordent les doigts sur le marché des emplois. Le directeur des ressources humaines Thomas Liedtke a raconté à Blick qu'il n'avait reçu que des réponses négatives à ses 250 candidatures. Volker Joh, cuisinier de formation, a lui aussi reçu plus de 30 réponses négatives en l'espace de six semaines.
Un entrepreneur suisse a décidé de replacer les seniors sur le devant de la scène. Roberto Brazzale et ses frères représentent la septième génération de l'une des plus anciennes entreprises laitières d'Italie. Dans une de leurs usines en Argovie, ils ont pris une décision radicale: ils n'engageront plus que des personnes de plus de 60 ans.
Roberto Brazzale estime que «les sexagénaires d'aujourd'hui sont les nouveaux quadragénaires». Une valeur sûre sur le marché du travail. Bien que les vingtenaires qu'il a jadis employés: «Je suis déçu par les jeunes. Les plus vieux en revanche sont pleins d'énergie», s'enthousiasme-t-il.
«Nous avons séché les cours ensemble»
Pour Roberto Brazzale, les employés plus âgés sont des collaborateurs précieux. Il ne veut toutefois pas être considéré comme un héros: «Il ne s'agit pas pour moi de faire une bonne action. Ce sont tous des professionnels avec des compétences que nous ne trouverions nulle part ailleurs», explique-t-il. Il souligne également que ses employés ne sont pas des personnes qui «attendent leur retraite, mais de vrais professionnels dans leurs domaines, avec de fortes capacités de communication. Toutes ont envie de relever un nouveau défi».
L'Italien entretient d'ailleurs des relations personnelles avec ses employés seniors: «J'ai appris que certains amis et connaissances de mon âge n'étaient pas satisfaits de leur travail et avaient envie de changer», explique Roberto Brazzale. Ce dernier les a accueillis, et en plaisante aujourd'hui: «Quand nous étions enfants, nous faisions tous l'école buissonnière ensemble. Aujourd'hui, certains s'occupe de l'administration.»
À ce jour, l'entrepreneur ne regrette pas sa décision d'embaucher des seniors: «Les introduire dans l'entreprise a été la meilleure décision que je puisse prendre.» Certes, il y a certains petits conflits au travail, mais ils sont vite réglés: «On parvient chaque fois à surmonter les tensions. Souvent, d'ailleurs, devant la machine à café» conclut Roberto Brazzale en souriant.
