Le succès de l'UDC relativisé
Davantage de femmes et de pouvoir au centre pour le Conseil des États

Avec les derniers résultats des élections au Conseil des États tombés ce week-end outre-Sarine, le succès de l'UDC au National peut être relativisé. À la chambre haute, le vrai pouvoir se trouve au centre. Les femmes sont aussi mieux représentées.
Publié: 20.11.2023 à 14:11 heures
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Marco Chiesa a certes réussi à se faire réélire, mais son UDC a connu une journée noire.
Photo: DUKAS
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Pascal Tischhauser

Maigre satisfaction pour l'UDC ce dimanche, son leader Marco Chiesa a défendu son siège au Conseil des États. Pour le reste, le parti a dû faire face à une journée noire: à Zurich, la conseillère nationale vert'libérale sortante Tiana Angelina Moser a battu son concurrent UDC Gregor Rutz de près de 50'000 voix.

Dans le canton de Soleure, le conseiller national Christian Imark a également été nettement battu par sa collègue du PS Franziska Roth. Celle-ci peut ainsi défendre le siège du conseiller aux États PS démissionnaire Roberto Zanetti.

La conseillère nationale PS sortante Franziska Roth fait son entrée au Conseil des Etats à Soleure.
Photo: keystone-sda.ch

En Argovie, traditionnellement un fief de l'UDC, la conseillère nationale du Centre Marianne Binder-Keller a réussi à se hisser aux États. La présidente cantonale a battu l'UDC Benjamin Giezendanner.

À Schaffhouse, le PS a réalisé un coup de maître. Simon Stocker a remporté le siège du Conseil des États pour ses camarades. Mais il a surtout détrôné Thomas Minder, qui a rejoint le groupement UDC. Simon Stocker n'est certes pas un inconnu dans le canton. Il a siégé au Conseil municipal de Schaffhouse de 2013 à 2020. Mais qu'il arrache ainsi le siège du père de l'initiative contre les rémunérations abusives est un bel exploit. 

Succès relativisé

Avec ces différentes évictions au Conseil des États ce 19 novembre, le succès de l'UDC au National le 22 octobre est désormais relativisé. Ceci également parce que Le Centre, avec l'obtention du deuxième siège tessinois au Conseil des États par Fabio Regazzi, est clairement mieux représenté que le PLR.

Cela n'aura toutefois pas d'impact sur les élections au Conseil fédéral du 13 décembre, car les grands partis ne désavouent pas les conseillers fédéraux sortants. Mais dès qu'Ignazio Cassis ou Karin Keller-Sutter se retireront, le deuxième siège du PLR au Conseil fédéral devrait être en danger. Une double représentation au gouvernement ne peut plus se justifier devant les électeurs, puisque le PLR n'est plus que le quatrième parti du pays. 

Plus d'équilibre...

Dans le roulement habituel des affaires politiques, le Conseil des États agit souvent comme contrepoids du Conseil national. Ce nouveau rapport de force y est donc d'autant plus important. Certes, avec douze sièges au Conseil des États, la gauche composée des Vert-e-s et du PS forme le plus petit des trois blocs politiques. Même si on lui ajoute le siège des Vert'libéraux, la gauche reste en retrait. Mais la droite, représentée par le PLR et l'UDC, ne dominera pas non plus les débats avec 17 voix et même si le représentant du MCG Mauro Poggia les rejoint. L'équilibre est donc bien assuré. 

Car entre ces deux blocs, Le Centre, avec 15 sièges, forme un bloc à part entière, nécessaire pour obtenir une majorité. Le parti peut donc donner le ton, à moins qu'une partie importante de ses conseillers aux États ne s'écarte des lignes directrices. Et cela s'est souvent produit au cours de la législature qui vient de s'achever.

... et plus de femmes

Élément supplémentaire réjouissant, la part de femmes a augmenté de plus de 6 points de pourcentage pour atteindre 35%. Cela devrait également avoir un impact sur les affaires politiques. Un Conseil des États plus féminin et moins bourgeois pourrait ainsi conduire ici et là à d'autres majorités.

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