Le Conseil fédéral se positionne
Les sept Sages contre l'initiative populaire des anti-vaccin

Le gouvernement recommande le rejet de l'initiative populaire «Pour la liberté et l'intégrité physique». Selon lui, le texte, qui s'oppose à l'obligation de se faire vacciner, va bien au-delà et entraînerait une insécurité juridique dans de nombreux domaines.
Publié: 18.03.2022 à 13:12 heures
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Dernière mise à jour: 18.03.2022 à 14:27 heures
Le Conseil fédéral a rejeté vendredi une initiative populaire demandant qu’aucune obligation vaccinale ne puisse être instaurée dans le pays (image d'illustration).
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Aujourd'hui déjà, personne n'est contraint à la vaccination, rappelle vendredi le gouvernement, qui a fixé sa recommandation de vote. Le droit à l'intégrité physique et psychique est garanti par la Constitution. Le Mouvement de liberté Suisse (MLS) avait lancé son initiative dans le contexte du Covid-19.

Les initiants veulent s'assurer qu'aucune obligation vaccinale ne puisse être instaurée en Suisse. L'initiative exige une modification de la Constitution. Il ne serait ainsi possible de «porter atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'une personne» qu'avec son consentement.

La personne qui refuse de donner son consentement ne pourrait être ni punie, ni désavantagée sur les plans social et professionnel. Pour le Conseil fédéral, la portée du texte de l’initiative va donc bien au-delà de la vaccination.

Rejet sans contre-projet

Elle englobe notamment des mesures de contraintes policières et des mesures de droit pénal. Le prélèvement des empreintes digitales, par exemple, serait concerné, de même que l'hébergement dans le domaine de l'asile ou les soins aux personnes incapables de discernement.

L'initiative conduit par conséquent à une grave insécurité juridique dans de nombreux domaines de la société, avance le gouvernement, qui rejette donc le texte sans contre-projet. En Suisse, personne ne peut être contraint de se faire vacciner contre son gré.

La loi sur les épidémies prévoit que les cantons peuvent déclarer obligatoires des vaccinations pour certains groupes de personnes, pour autant qu’un danger sérieux soit établi et qu'il ne soit pas possible de protéger la population avec des mesures moins strictes. Le cas échéant, les personnes qui ne respectent pas cette obligation doivent accepter certaines conséquences. Par exemple, un soignant devra travailler dans une autre unité hospitalière.

L'initiative populaire a été lancée par le MLS qui a son siège à Ostermundigen (BE). Ce mouvement compte dans ses rangs la conseillère nationale UDC lucernoise Yvette Estermann, le comédien alémanique Marco Rima ainsi que l'opposant à la vaccination Daniel Trappitsch.

(ATS)

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