Les entreprises du secteur des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) tirent la langue en fin d'année, faisant état de carnets de commandes en recul et d'un climat des affaires «défavorable». L'horizon pourrait s'éclaircir en 2024. Au troisième trimestre, les entrées de commandes ont été en recul chez 63% des entreprises interrogées et seules 13% ont signalé une augmentation de cet indicateur sur un an, selon le baromètre économique de Swissmechanic et de l'institut BAK Economics.
«La situation tendue au niveau des commandes charge les PME de la branche MEM: chez près d'une entreprise sur quatre, le carnet de commandes ne suffit plus pour un mois» avertit ainsi jeudi l'association sectorielle, qui regroupe 1200 entreprises et 65'000 salariés.
La branche subit le ralentissement conjoncturel. «Des impulsions du commerce extérieur manquent en raison des faiblesses de croissance chez d'importants partenaires commerciaux comme la zone euro, les Etats-Unis et la Chine», a ajouté la faîtière, citant également l'inflation, la politique monétaire restrictive et la force du franc comme difficultés supplémentaires.
Conséquence de cette détérioration, l'indice du climat des affaires établi par Swissmechanic a chuté en octobre à -28 points, se situant dans la zone rouge pour le deuxième mois d'affilée (-3 points au précédent relevé en juillet).
Légère amélioration attendue
«Près de 75% des PME interrogées considèrent actuellement que le climat des affaires est défavorable. Pour la première fois cette année, les PME-MEM citent la pénurie de commandes comme le plus grand défi», a indiqué le directeur de Swissmechanic, Jürg Marti.
La situation ne devrait pas s'améliorer au dernier trimestre. Plus de la moitié des PME interrogées s'attendent à une nouvelle baisse des entrées de commandes, des chiffres d'affaires et des marges, en raison de la situation économique difficile.
Même si l'environnement conjoncturel en 2024 en anticipé comme «modéré», les experts de la faîtière tablent sur une légère amélioration. «Les prix de l'énergie et des matières premières se sont stabilisés (à un niveau élevé) et la pression inflationniste diminue légèrement dans le monde et en Suisse. On peut donc s'attendre à un assouplissement de la politique monétaire de nombreuses banques centrales et à une impulsion correspondante à la croissance de l'économie réelle», a-t-elle estimé.
Pour la Suisse, la majorité des prévisionnistes table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,6% à 1,0% cette année et de 0,7% à 1,2% en 2024. Quant à l'inflation, elle devrait s'afficher cette année en moyenne à 2,1% et 2,3%, puis s'établir la suivante de 1,8% et 2,3%.
(ATS)