Il remplace Livia Leu
Alexandre Fasel nommé nouveau secrétaire d'Etat du DFAE

Alexandre Fasel sera le nouveau secrétaire d'Etat du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le Conseil fédéral l'a nommé mercredi en remplacement de Livia Leu.
Publié: 28.06.2023 à 16:27 heures
Le Fribourgeois Alexandre Fasel succède à Livia Leu au poste de secrétaire d'Etat du DFAE (archives).
Photo: MARTIAL TREZZINI

Nommé mercredi par le Conseil fédéral en remplacement de Livia Leu au poste de secrétaire d'Etat du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Alexandre Fasel prendra ses fonctions le 1er septembre et sera actif notamment dans les relations avec l'UE.

Alexandre Fasel n'est pas nommé négociateur en chef avec l'Union européenne (UE), a précisé le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis devant la presse à Berne. La question se posera au moment où le Conseil fédéral adoptera le mandat de négociations, soit d'ici la fin de l'année, a-t-il poursuivi.

Agé de 62 ans, le diplomate fribourgeois est depuis deux ans représentant spécial pour la diplomatie scientifique, avec titre d'ambassadeur, au sein de la Genève internationale. Outre le dossier européen, il devra notamment s'occuper des questions internationales ayant un impact de politique intérieure, comme l'agression militaire russe en Ukraine, le travail au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et la gestion des crises internationales.

Cet homme marié et père de quatre enfants a fait des études de droit à Fribourg et à Oxford. Il est entré au service du DFAE en 1992. Il a été en poste entre autres à Ottawa et à Canberra. Il a également été collaborateur personnel du conseiller fédéral Flavio Cotti. En août 2016, il est devenu secrétaire d'Etat adjoint du DFAE, avant d'être nommé l'année suivante ambassadeur de Suisse à Londres. Il a également travaillé dans l'économie privée, comme chef du sponsoring de la Formule 1 chez Credit Suisse.

«On se comprendra»

Une commission de sélection a été mise sur pied après l'annonce du départ de Livia Leu il y a un peu plus d'un mois. Celle-ci part cet automne après trois ans en fonction pour devenir ambassadrice de Suisse à Berlin.

Ignazio Cassis a reconnu les «plus de 30 ans d'expérience au sein du DFAE» de Alexandre Fasel. Ce dernier a des compétences grâce aux différents postes qu'il a occupés et des connaissances engrangées au fil de sa vie. «On se comprendra bien entre hommes du même âge», a déclaré le conseiller fédéral, qui a dévoilé avoir reçu plusieurs candidatures, mais de certaines personnes «un peu trop jeunes».

Alexandre Fasel s'est dit attaché à la Suisse, à ses idées, au système institutionnel et à sa culture politique. Il a dit avoir «un bagage déjà bien rempli», ayant touché à l'intégration européenne, aux liens entre politiques intérieure et extérieure, à la diplomatie multilatérale ou encore à celle scientifique. Il a refusé de parler des dossiers «en substance» avant d'entrer en fonction.

Réagissant dans un communiqué, Pro Suisse s'est montré sceptique. L'organisation anti-UE doute qu'Alexandre Fasel soit en mesure de défendre les intérêts helvétiques d'égal à égal à Bruxelles en raison de son expérience professionnelle et de son passé politique. Au contraire, le Mouvement européen suisse a salué cette nomination. Il a qualifié Alexandre Fasel de «diplomate de haut vol, fin connaisseur des institutions multilatérales et de la réalité européenne».

Dossier européen

Lors de la conférence de presse, Ignazio Cassis a justement été interrogé sur le dossier européen. La semaine dernière, le gouvernement a approuvé les paramètres d'un mandat de négociations avec l'UE, à la suite de différents cycles de discussions après l'abandon unilatéral par la Suisse de l'accord-cadre avec l'UE le 26 mai 2021.

Ces paramètres, confidentiels, constituent les lignes directrices d'une possible future négociation. «On est aujourd'hui bien avancé», a commenté le ministre. La nouvelle approche donne davantage de poids à la politique intérieure. «Tous les partenaires sociaux sont assis à la table et nous cherchons à faire des pas concrets.» Si la question de la protection des salaires est encore en cours d'examen, les autres points de discorde ont été réglés, selon Ignazio Cassis.

«Nous travaillons intensément aux clarifications avant l'adoption du mandat», a-t-il encore déclaré. Mais il est techniquement impossible que ce dernier débute avant janvier prochain, aussi en raison des élections fédérales de cet automne, a rappelé le ministre.

(ATS)

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