La statistique porte sur l'année 2020, mais elle n'en est pas moins parlante. Les pendulaires venant de France voisine sont encore 78% à se rendre sur leur lieu de travail genevois au volant de leur auto, écrit mercredi la «Tribune de Genève». Le canton du bout du Léman concentre 54% des résidents français travaillant en Suisse. L'impact sur les routes y est donc d'autant plus lourd.
En effet, ce sont 115'300 travailleurs de plus dans les bouchons. Le manque d'offre de transports publics, dans de nombreuses régions de France voisine, est pointé du doigt. Mais l'analyse après 2020 serait particulièrement intéressante et mettrait en lumière l'impact du Léman Express sur les habitudes de déplacements.
Amélioration en six ans
Les mœurs évoluent déjà en direction des transports en commun: en 2014, les frontaliers étaient 80,4% à se déplacer en automobile, soit trois points de plus. Cependant, en six ans, le nombre de pendulaires exerçant leur profession à Genève a augmenté de 3%.
Quand elles seront disponibles, des statistiques qui prendront en compte l'utilisation du réseau de trains valdo-franco-genevois risquent de réserver une bonne surprise pour la mobilité en commun.
Zones mal desservies
Mais il reste des localités françaises mal desservies. L'agglomération d'Annemasse, de Ferney et de Saint-Julien sont bien reliées au réseau, mais ça n'est pas le cas du Pays de Gex. Par ailleurs, le mode de vie, en maisons individuelles, plutôt éloignées les unes des autres, n'encourage pas à emprunter les transports. La création de bus express pourrait être une solution.
Les résidents français qui travaillent dans le canton de Vaud sont plus motivés par les transports publics. Un expert interrogé par le quotidien imagine que les distances à couvrir pourraient être trop longues, décourageant ainsi les gens à rouler.