Il y a 90 ans, une manifestation contre la tenue d'une réunion de l'Union nationale, l'extrême droite, avait eu lieu à Plainpalais. Appelée en renfort pour maintenir l'ordre public, l'armée suisse avait ouvert le feu sans sommation devant le Palais des Expositions. Treize personnes avaient été tuées, dont une majorité de passants, et 65 blessées.
Samedi après-midi, un millier de personnes, d'après un décompte de Keystone-ATS, ont commémoré cet événement dans le calme, à l'appel des syndicats, des partis de gauche et d'associations. «L'antifascisme, c'est la solidarité et la justice contre le néolibéralisme et le racisme», a déclaré au micro Ana Gabriel, secrétaire régionale au syndicat Unia, avant le départ de la manifestation.
«Contre la répression»
Le cortège est parti à 16h30 du quartier de la gare de Cornavin. «Contre la répression des mouvements sociaux. Pour défendre nos droits et nos salaires. 9 nov. 1932 - aujourd'hui: continuons la lutte!» pouvait-on lire sur la banderole de tête tenue par une poignée de figures politiques et syndicales genevoises.
Elles étaient suivies par un groupe compact d'environ 500 jeunes antifascistes, dont certains venus de Fribourg, de Zurich ou encore de Grenoble (F). Habillés en noir, avec un foulard rouge masquant une partie de leur visage, ils portaient des banderoles sur trois côtés. Celle de face disait: «On n'oublie pas et on continue le combat - 1932-2022».
Une minute de silence
Le cortège a descendu la rue du Mont-Blanc puis traversé le Rhône par le pont des Bergues, parcourant ensuite une portion de la luxueuse rue du Rhône. A la rue de la Corraterie, les participants se sont accroupis, dans un silence partiel, pendant une minute avant d'agiter leurs drapeaux. La manifestation s'est terminée à la Plaine de Plainpalais par un feu d'artifice.
«Nous avons pris la rue pour dire que Genève a été, est et restera antifasciste. Nous devons continuer la lutte collectivement et être une vraie alternative au capitalisme», a déclaré un orateur, avant de dissoudre la manifestation à 18h00.
Selon les organisateurs, 1200 personnes ont participé à cet événement; environ 600, selon la police. Des fumigènes ont été brûlés le long du parcours et quelques tags dessinés sur des façades et des vitrines.
(ATS)