Davos à l'époque de la Première Guerre mondiale: tandis que des millions de gens meurent sur les champs de bataille européens, les riches font une cure et profitent tranquillement des sports d'hiver et de la danse de salon. Mais cet amas de pouvoir et de notoriété attire également des figures sombres, des agents secrets et des criminels. Ce paysage se prête naturellement à une réalisation artistique, n'est-ce pas? Un roman mondialement connu - le «Zauberberg» de Thomas Mann (1875-1955) - existe déjà. Il nous manquait encore la version télévisée.
Comme l'annonce nos collègues du SonntagsBlick, ce vide culturel sera bientôt comblé. La SFR prépare une série historique à 15 millions de francs, et a réussi à trouver un important partenaire allemand. Urs Fitze, chef de la fiction à la SRF, se réjouit: «C'est le projet de série le plus ambitieux et le plus coûteux que la télévision suisse ait jamais planifié.» Le tournage devrait commencer à l'hiver 2022/23, et la diffusion suivra à la fin de l'année 2023.
«Au début du 20e siècle, Davos était connu pour ses cures d'altitude et s'est transformé en un centre névralgique où se rencontraient des célébrités issues de la politique, des affaires, de la noblesse, de la littérature et de l'art de toute l'Europe. Dès le début, nous nous sommes intéressés à ce cadre comme point de départ d'un mélange passionnant d'histoire, d'espionnage, de politique et de drame», explique l'homme à la tête du projet.
«À cette époque, les puissants faisaient une cure dans les montagnes et négociaient la fin de la guerre et l'avenir de l'Europe en huis clos, tandis que les soldats mouraient dans les tranchées», raconte le producteur Ivan Madeo de Contrast Film.
La fille d'un hôtelier glisse vers la politique mondiale
«Le projet a vraiment démarré lorsque nous avons pris la direction d'une coproduction internationale il y a trois ans», explique Ivan Madeo. Depuis, il le présente sur les marchés internationaux des séries avec l'équipe des auteurs Adrian Illien, Thomas Hess, Michael Sauter et Julia Penner. «Davos est une marque connue, et son héritage historique est vraiment impressionnant. Même 100 ans avant le Forum économique mondial, les gens déterminaient l'avenir du monde au même endroit. Enfin, nous avons également trouvé un grand distributeur investit dans l'exploitation internationale. Nous espérons également le soutien de la Municipalité de Davos et du Canton des Grisons.»
Dans ce contexte historique authentique, l'histoire fictive est celle de la fille d'un l'hôtelier, Johanna Gabathuler, qui a été infirmière pour la Croix-Rouge pendant la Première Guerre mondiale et qui revient, désabusée et enceinte hors mariage. Comme la famille s'inquiète de sa réputation, elle est séparée de son bébé. «Un drame intime dans un contexte historique: une jeune femme au milieu de la folie de cette époque, qui tente de résoudre un problème très privé, personnel. Elle veut récupérer son enfant et, ce faisant, se glisse dans la politique mondiale en commençant à espionner pour les services secrets allemands», expose Ivan Madeo.
Plusieurs saisons possibles
Le lien entre les fabricants de munitions suisses et les fabricants d'armes allemands comme Krupp a fait d'une coproduction un choix évident. Cela se reflète également dans la réalisation. Jan-Eric Mack sera la figure de proue de la Suisse. Du côté allemand, un réalisateur prometteur qui a acquis une expérience des séries chez Netflix et Amazon a été engagé. Le casting des acteurs sera achevé sous peu.
Des concepts pour plusieurs saisons ont déjà été élaborés. La série, qui suit dans son opulence et son style le succès télévisé «Babylon Berlin», s'étend jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Davos étant devenu un bastion nazi en Suisse à partir de 1933. Le lieu s'est retrouvé au centre de la politique mondiale en 1936, lorsque le chef du groupe national du parti national-socialiste, Wilhelm Gustloff, a été tué par le fils du rabbin David Frankfurter.