Après le doux, le gel?
Cet hiver trop chaud fait frémir les cultivateurs romands

Le mois de février 2024 devrait être l’un des plus chauds jamais mesurés en Suisse, écrit «Le Matin Dimanche». De quoi faire redouter le pire aux arboriculteurs de Suisse romande.
Les arboriculteurs valaisans devront-ils sortir les bougies pour lutter contre le gel dans les prochains jours?
Photo: Keystone
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Antoine HürlimannResponsable de l'actualité de L'illustré

La météo printanière que nous vivons vous enchante? À vos yeux, les rayons de soleil qui caressent votre peau sont synonymes de lendemains qui chantent? Vous n’êtes sûrement pas arboriculteurs.

Posons les bases. Cet hiver restera dans les mémoires comme l’un des plus doux. En février, les températures ont été plus élevées que la moyenne de mars sur une grande partie du pays, et même, par endroits, plus élevées que la moyenne d’avril, souligne ce 25 février «Le Matin Dimanche».

Conséquence: la nature est sortie très tôt de son hibernation. Sur les abricotiers valaisans, les premiers pétales blancs, si typiques de la plaine du Rhône, fleurissent avec presque un mois d’avance. Un paysage idyllique qui fait cependant redouter le retour à des températures de saisons annoncé pour ces prochains jours.

Gel et nuisibles

Le risque de gel, phénomène qui frappe régulièrement les vergers du Vieux-Pays en cette période, fait frémir les professionnels du secteur. «Si on revient ces prochaines semaines à des températures proches de -5 degrés, il va falloir lutter contre ce gel», lance à nos confrères Danilo Christen, responsable du groupe de recherche en arboriculture de l’institut Agroscope, à Conthey (VS).

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La branche sait comment se battre contre la glace en plaine. Mais le pire scénario serait «un gel accompagné d’une bise noire qui brasserait l’air froid jusque dans les coteaux, comme ce fut le cas en 2021», rappelle «Le Matin Dimanche». Pour mémoire, les deux tiers de la récolte d’abricots avaient alors été perdus.

À noter que l’autre conséquence de cette douceur inhabituelle est le développement des insectes nuisibles. À l’instar des pucerons, qui s’attaquent aux feuilles, ou la mouche suzukii, qui dévore les fruits. De quoi légitimement inquiéter les cultivateurs.

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