Samedi soir à Pristina, l'équipe de Suisse affrontera le Kosovo pour le compte de la cinquième journée de qualification pour le prochain Euro. Faux-pas interdit pour la bande de Murat Yakin si elle entend ne pas se retrouver sous pression en octobre et novembre.
Mais pour plusieurs joueurs de la sélection, cette partie face au Kosovo aura un goût particulier. En effet, Granit Xhaka, Ardon Jashari, Uran Bislimi et Xherdan Shaqiri évoluent tous avec la Nati malgré leurs origines kosovares. Et ce dernier était d'ailleurs présent lors du dernier point média avant le décollage prévu demain depuis Sion. L'occasion de l'interroger sur le sujet.
«Être à fond jusqu'au coup de sifflet final»
«Je suis convaincu que nous serons accueillis positivement, estime Xherdan Shaqiri. Nous ne devons certainement pas craindre d'être attaqués lors de la promenade d'avant-match. Mais nous devons nous attendre à des sifflets de la part d'un petit pourcentage de personnes.»
Une ambiance qui sera donc bien différente du match qui avait eu lieu à Zurich l'année dernière (1-1). «C'était un match amical, rappelle l'ailier. Là, le Kosovo a mal commencé les qualifications pour l'Euro, ce qui m'a surpris, vu la qualité de leur effectif. Avec leur nouvel entraîneur (ndlr: Primoz Gliha), ils voudront se rattraper contre nous, donc nous devons bien nous préparer à cela et, contrairement à ce qui s'est passé contre la Roumanie, être à fond jusqu'au coup de sifflet final.»
De nombreuses demandes de billet
Cette rencontre sera également l'occasion pour le Bâlois de voir une partie de sa famille qui vit toujours au pays. «J'avais un an quand nous sommes arrivés en Suisse avec la famille à cause de la guerre, raconte Shaqiri. Mais mes deux parents ont neuf frères et sœurs, alors vous pouvez imaginer le nombre de proches qui veulent venir au match de samedi. J'ai reçu environ 50 demandes de billets et j'ai heureusement pu toutes les satisfaire. Pour beaucoup, il n'est pas possible d'assister à un match aux États-Unis ou en Europe de l'Ouest en raison des règles en matière de visa. Je me réjouis donc d'autant plus de voir les gens.»
Une grande famille, qui sera probablement partagée au moment d'assister au match. «J'espère que les liens du sang sont plus importants que la nationalité et que mes proches me soutiendront, continue le joueur du Chicago Fire en MLS. Mais avant tout, je veux qu'ils profitent du match. Beaucoup m'ont écrit pour me demander de ne pas marquer de but, mais je suis un sportif, je vais tout donner pour la Suisse. Cependant, je ne célébrerai pas si je marque un but, par respect pour le Kosovo. Mes coéquipiers pourront le faire pour moi.»
Pour franchir un palier
Dans son groupe de qualification, la Nati trône à la première place avec dix unités en quatre rencontres. Mais la Roumanie (2e avec 8 points) et l'Israël (3e avec 7) restent en embuscade. Il ne faudra donc pas égarer des points comme lors du rassemblement de juin. «Dans notre groupe de qualification, nous sommes clairement les favoris et on attend de nous une victoire lors de chaque match et c'est aussi ce que nous exigeons de nous-mêmes, avoue Shaqiri. Le 2-2 contre la Roumanie en juin a été ressenti comme une défaite.»
Une déconvenue qui sonne comme un avertissement. Si la Suisse veut faire partie du gratin européen, elle se doit de dominer ces adversaires. «Ce groupe est un bon test pour nous, pour voir si nous avons franchi un palier. Si nous parvenons à passer ces obstacles avec sérieux, nous pourrons aussi affronter de grandes nations. Mais il faut aussi s'apercevoir que les petites équipes ont fait de gros progrès. Andorre a très bien défendu contre nous et de nos jours, de telles équipes veulent gagner tous les matches.»