Les souvenirs de Raphaël Nuzzolo
«Un but contre Liverpool, tu ne l’oublies jamais»

Raphaël Nuzzolo arrêtera sa carrière à la fin de la saison, juste avant de fêter ses 40 ans. Le Biennois revient sur cinq moments forts de sa carrière.
Publié: 14.05.2023 à 13:06 heures
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Raphaël Nuzzolo avait marqué pour YB au match aller.
Photo: Keystone
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Alain Kunz

La carrière de Raphaël Nuzzolo a peut-être connu son dernier chapitre vendredi lors de la défaite de Neuchâtel Xamax à Lausanne (2-1). Le légendaire joueur neuchâtelois, qui va raccrocher les crampons à la fin de la saison, s’est blessé.

Sera-t-il sur pied à temps pour le barrage contre la relégation qui attend son club de cœur? «Je ne suis pas optimiste, mais il me reste 20 jours pour essayer de revenir, a répondu le futur retraité à la Tuilière. Ça semble court, mais je rappelle qu’il n’y aura pas d’après pour moi.» S’il n’est pas remis, Raphaël Nuzzolo a déjà annoncé qu’il serait auprès de ses coéquipiers dans un autre rôle.

«Dans une situation privilégiée»

Avant ce maudit déplacement à Lausanne, le sympathique Biennois avait pris le temps de revenir sur sa décision et ressorti cinq moments forts de sa carrière. «Je suis dans une situation privilégiée. Je ne suis pas forcé d’arrêter. Ni par des blessures, ni par un contrat qui n’arrive pas. C’est quand même un grand luxe!»

Raphaël Nuzzolo a toujours voulu jouer longtemps. Il mettra un terme à sa carrière en ayant dépassé les 600 matches dans les deux premières ligues du pays. «Je remercie mon corps d’avoir rendu tout ça possible et ceux qui l’ont entretenu pour que je puisse maintenir le niveau jusqu’à la fin.»

«Qu’est-ce que je fais encore sur le terrain?»

A bientôt 40 ans (il les fêtera le 5 juillet), ce n’est pas étonnant que «Nuzz» se demande parfois pourquoi il joue encore. «Qu’est-ce que je fais encore sur le terrain, alors que tous mes copains ont arrêté depuis longtemps et boivent une petite bière dans les tribunes? Et quand je regarde les feuilles de match, je ne trouve même plus de joueurs nés en 1987 ou 1988. Pour moi, ça remonte à 1983…»

Raphaël Nuzzolo pourrait être le père de certains de ses coéquipiers. «Nous avons des garçons nés en 2004 et 2005 dans l’effectif. Pourtant, je ne me sens pas vieux au niveau de la mentalité. Je chambre souvent les jeunes et j’essaie surtout de ne pas être un vieux ronchon qui sait tout.» La relève vient le voir spontanément à la recherche de conseils.

Exception faite de ses débuts à Bienne, Raphaël Nuzzolo n’a connu que deux clubs au plus haut niveau: Xamax et YB. Voici les cinq moments clés de ce magnifique parcours.

Cinq moments forts de Raphaël Nuzzolo

  • Le but le plus important: «J’en retiendrais deux. L’un d’entre eux n’a pas fait beaucoup parler. C’est le but de la victoire 2-1 à la 95e minute à Kriens, qui était leader de la Challenge League en 2007. Nous avons ainsi amorcé notre ascension. Le deuxième est plus facile: un but contre Liverpool, tu ne l’oublies jamais! Même si nous avons perdu 5-3 avec YB en Europa League en septembre 2012.»

  • Le plus beau match: «Deux aussi. Bien sûr, d’une part, Liverpool. Le match à l’extérieur à Anfield Road. Grâce au but tardif d’Elsad Zverotic, nous avons obtenu le 2-2. Mais aussi le match de 2014 en Europa League contre le Napoli, que nous avons perdu 3-0. Mais mon père est originaire de Campanie. Alors un match de son fils au San Paolo de l’époque, c’était presque mythique.»

  • Les plus grandes émotions: «Très clairement, le barrage 2019 contre Aarau. Nous avons perdu 4-0 à domicile et nous sommes restés dans le vestiaire de la Maladière jusqu’à 4h du matin pour essayer de comprendre ce qui s’était passé. Pour couronner le tout, j’avais pris un rouge. J’étais donc suspendu pour le match retour, et puis nous avons réussi ce miracle! Nous avons aussi gagné 4 à 0 à Aarau et on s'est sauvés aux tirs au but. C’était incroyable et inexplicable! Une leçon de vie. Juste pour se rendre compte du truc. En Europe, jamais personne n’avait effacé un retard de quatre buts en devant jouer le match retour à l’extérieur.»

  • Le pire souvenir: «La finale de la Coupe 2011. Nous voulions enfin remporter la première Coupe de Suisse pour Xamax après quatre finales perdues. Et nous voulions être les premiers à battre le FC Sion en finale. Et voilà que nous sommes menés 2-0 à la pause. Le président Bulat Chagaev a fait irruption dans les vestiaires et nous a insultés de la pire des manières.»

  • Le moment le plus fou: «J’espère que ce sera le barrage à venir, mon tout dernier match de carrière avec la joie du sauvetage. Depuis qu’Uli Forte est entraîneur, nous ne nous préparons plus que pour ces deux matches. Il s’est produit quelque chose que je n’ai jamais vécu dans ma carrière. Les résultats ne jouent pas un grand rôle et nous ne regardons plus le classement. Avec Uli, que je connais très bien de l’époque où j’étais à YB, nous avons l’entraîneur parfait pour cette mission. Je n’arrive pas à imaginer un grand club comme Xamax dans une ligue amateur.»
Challenge League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Thoune
FC Thoune
18
13
33
2
Etoile Carouge FC
Etoile Carouge FC
18
5
30
3
FC Aarau
FC Aarau
18
8
29
4
FC Vaduz
FC Vaduz
18
0
28
5
FC Wil
FC Wil
18
5
25
6
Neuchatel Xamax FCS
Neuchatel Xamax FCS
18
-6
25
7
AC Bellinzone
AC Bellinzone
18
-6
18
8
FC Stade Nyonnais
FC Stade Nyonnais
18
-16
18
9
FC Stade-Lausanne-Ouchy
FC Stade-Lausanne-Ouchy
17
4
17
10
FC Schaffhouse
FC Schaffhouse
17
-7
16
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