Un milliard pour l'armement
Loukachenko fait l'éloge des manoeuvres militaires russo-bélarusses

Le président Loukachenko a salué dimanche d'importantes manoeuvres militaires russo-bélarusses: achat massif d'armes, création d'un espace de défense commun... Quelques 200'000 militaires des deux pays seraient impliqués.
Publié: 12.09.2021 à 18:13 heures
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Dernière mise à jour: 15.09.2021 à 17:31 heures
Les manoeuvres conjointes "Zapad 2021" (Ouest-2021), lancés vendredi, impliquent 200'000 militaires russes et bélarusses, selon Moscou.
Photo: Savitskiy Vadim

Loukachenko a surveillé dimanche ces exercices conjoints baptisés «Zapad 2021» (Ouest-2021), lancés vendredi par les deux pays et dénoncés en particulier par la Pologne voisine, sur fond de tensions russo-occidentales récurrentes. Se déroulant sur neuf bases militaires russes, cinq bases bélarusses et en mer Baltique, les manoeuvres impliquent 200'000 militaires, selon l'armée russe.

«Vos actions pendant ces exercices ont confirmé de manière évidente que les armées de nos Etats et le peuple bélarusse sont prêts à agir ensemble pour assurer leur souveraineté et leur indépendance», a dit Loukachenko, cité par son service de presse, lors d'une visite sur un champ de tir bélarusse situé près de Baranovitchi (Ouest).

Il a notamment souligné l'"importance» de ces exercices sur fond de l'"agression hybride continue de l'Occident à l'égard du Bélarus et de la Russie». «Nous ne pouvons pas nous relâcher compte tenu de l'expérience de 1941», a-t-il ajouté, en référence à l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie.

Le rempart de la Russie?

Depuis qu'il a été sanctionné par l'Occident en raison de la répression d'un vaste mouvement de contestation en 2020 et 2021, Loukachenko a opéré un rapprochement accéléré avec Moscou. Il présente son pays comme le dernier rempart de la Russie face à une éventuelle agression de l'OTAN.

Le président russe Vladimir Poutine se rendra quant à lui lundi sur un champ de tir russe pour surveiller les manoeuvres, selon le Kremlin. Il avait assuré jeudi que ces manoeuvres «ne sont dirigées contre personne».

«Nous ne dirigeons pas nos missiles contre les pays voisins, nous nous apprêtons à défendre notre terre», a insisté dimanche Loukachenko, cité par l'agence de presse officielle Belta.

État d'urgence en Pologne

Début septembre, le président polonais Andrzej Duda a signé un décret sur l'introduction de l'état d'urgence pendant 30 jours à la frontière avec le Bélarus, en prévision de ces exercices militaires et de crainte d'un afflux massif de migrants. Il s'agit du premier état d'urgence en Pologne depuis la chute du communisme en 1989.

Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, tous les deux au pouvoir depuis plus de deux décennies, ont annoncé jeudi une série d'accords pour accroître leur intégration économique et évoqué «la création d'un espace de défense unifié».

Ils ont notamment évoqué lors de ces pourparlers d'éventuelles livraisons de systèmes de défense anti-aérienne russes S-400 que Minsk souhaite déployer à la frontière avec l'Ukraine, a précisé dimanche Loukachenko, cité par Belta.

Minsk envisage au total d'acquérir des armes russes pour plus d'un milliard de dollars d'ici 2025, a-t-il annoncé. Il s'agit notamment de dix avions, de plusieurs dizaines d'hélicoptères et d'un système de défense anti-aérienne Tor.

Tikhanovskaïa à Paris

De son côté, l'opposante bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa a plaidé dimanche pour l'organisation d'une conférence internationale «au plus haut niveau» afin d'accroître la pression sur Loukachenko. «Il est essentiel que des nations aussi puissantes que la France s'engagent pour protéger la démocratie», a-t-elle dit dans une tribune au Journal du Dimanche (JDD).

L'opposante a précisé qu'elle se rendrait «cette semaine» à Paris et qu'elle rencontrerait prochainement le président Emmanuel Macron. L'Elysée, interrogée par l'AFP, n'a toutefois pas immédiatement confirmé l'entrevue, ni sa date.

(ATS/dg)

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