La plainte d'une Texane a abouti à un jugement historique: Un tribunal du comté de Harris lui a accordé l'équivalent de 1,1 milliard de francs d'indemnités, car son ex-petit ami avait mis en ligne des photos et des vidéos intimes d'elle sans son consentement. Il l'a fait dans le but de «l'exposer, la harceler, l'humilier, la tourmenter, lui faire honte publiquement et l'embarrasser», selon le jugement rendu par le portail d'information américain CBS.
Selon les documents judiciaires, son ex-petit ami, avec qui elle a été en couple de 2016 à 2021, a commencé peu après leur séparation à mettre en ligne des contenus intimes qui ont été regroupés devant le tribunal sous le terme de «revenge porn».
Il a également tagué son employeur et sa salle de sport sur les photos partagées sur les réseaux sociaux et a envoyé des liens Dropbox des images aux familles et aux amis de son ex-petite amie. Les photos avaient été prises d'un commun accord pendant leur relation.
Le «revenge porn», une «épidémie nationale»
En outre, la plainte mentionne qu'après la relation, l'accusé avait piraté le système de sécurité de la maison de la mère de la plaignante pour espionner son ex-petite amie. Il aurait en plus utilisé le compte de cette dernière pour payer ses factures. A cela s'ajoutaient des appels et des messages harcelants.
L'un des derniers messages qu'elle a reçus de lui disait: «Tu passeras ta vie à essayer de faire disparaître tes photos d'Internet et tu échoueras. Tous ceux que tu connais tomberont dessus et regarderont les images.»
Dans un communiqué, l'avocat de la plaignante qualifie le «revenge porn» d'«épidémie nationale». Une étude américaine de 2020 suggère qu'une personne sur douze a déjà subi le partage de ses photos privées sur le net sans son consentement.
La Suisse veut des peines de prison pour sa diffusion
Avec son jugement, le tribunal est même allé au-delà de la demande de l'avocat de la plaignante. Il avait demandé un total d'environ 890 millions de francs de dommages et intérêts.
«Ce cas judiciaire est une victoire symbolique pour les victimes de revenge porn», écrit l'avocat de la plaignante. Selon le «New York Times», il ne s'attend toutefois pas à ce que l'accusé paie la totalité de la somme. Le jugement devrait dans les faits servir d'avertissement, si le bon sens ne suffisait pas, pour ne pas mettre de telles images en ligne sans le consentement de la personne concernée.
L'abus sexuel basé sur l'image, comme on l'appelle dans le jargon, est un mélange de violence domestique, d'abus psychologiques et d'abus sexuels. Presque tous les États américains ont des lois qui l'interdisent. En France, les auteurs risquent même la prison. La Suisse veut également introduire des peines de prison avec la modification en cours du droit pénal en matière sexuelle.