Dans quelles toilettes publiques une personne non-binaire doit-elle se rendre s'il n'y a que des toilettes pour hommes ou pour femmes? Le gouverneur républicain de l'Oklahoma a facilement répondu à cette question: il a promulgué une loi stipulant que les personnes non-binaires devaient se rendre dans les toilettes scolaires correspondant au sexe indiqué sur leur certificat de naissance.
Or, c'est justement dans des toilettes pour filles qu'un incident fatal s'est produit. Avant cela, Nex Benedict – adolescent non-binaire – avait été harcelé à plusieurs reprises par des camarades de classe à Owasso, une banlieue de Tulsa, comme l'ont prouvé plus tard des messages en ligne.
L'arrière de la tête a heurté le sol
Dans les toilettes, trois élèves s'en sont pris à Nex Benedict et ont commencé à le frapper. Assommé, l'adolescent est tombé violemment sur l'arrière de la tête. Il s'est retrouvé couvert de bleus sur le visage et d'égratignures sur le corps, comme l'a raconté sa mère au journal «The Independant».
Si l'école a alerté la mère de l'adolescent, elle n'a pas appelé d'ambulance ni la police. Bien au contraire, elle a renvoyé Nex Benedict chez lui et s'est contentée de suspendre ses agresseurs pendant deux semaines.
Après la bagarre, Nex Benedict s'est plaint d'un malaise et a écrit dans un chat qu'elle pensait avoir subi une commotion cérébrale. Le lendemain, l'adolescent s'est effondré dans le salon de la famille. Sa mère a immédiatement appelé une ambulance. Mais il était trop tard: le soir même, Nex Benedict était déclaré mort. Ce n'est que récemment que la police a lancé des investigations pour déterminer la cause du décès.
L'école se défend
L'incident remonte au 7 février, mais ce n'est que maintenant qu'il fait grand bruit. Les médias ont mis du temps à s'emparer de l'affaire. De son côté, la famille de Nex Benedict a lancé une campagne de dons pour pouvoir financer les funérailles de l'adolescent.
L'école a déclaré dans un communiqué que la bagarre n'avait pas duré plus de deux minutes. Toutes les personnes impliquées se sont ensuite rendues par leurs propres moyens dans le bureau de la direction de l'école. Nex Benedict aurait été examiné par une infirmière de l'école, laquelle aurait décidé de ne pas faire appel à une ambulance.
La mère de l'adolescent tabassé a déclaré à «The Independent» que le harcèlement durait depuis le début de l'année scolaire. «Tant de gens poussent les enfants à être quelque chose de déterminé. Il faut leur permettre de se trouver eux-mêmes et d'être qui ils devraient être. La société doit les voir tels qu'ils sont. Acceptez-les simplement et ne vous en préoccupez plus. Nous sommes tous des êtres humains.»
