Donald Trump a annoncé jeudi qu'il réunirait le lendemain les dirigeants d'Arménie et d'Azerbaïdjan pour la signature d'un accord de paix «historique», entre ces deux ex-républiques soviétiques engagées depuis des décennies dans un conflit territorial. «Beaucoup de dirigeants ont tenté de mettre fin à la guerre, sans succès, jusqu'à maintenant, grâce à 'TRUMP'», a déclaré jeudi soir le président américain sur son réseau Truth Social.
Il a précisé qu'une «cérémonie de signature de la paix» serait organisée lors de ce «sommet historique» avec la participation du président azerbaïdjanais Ilham Aliev et du Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Le président américain accueillera dans un premier temps les deux dirigeants de manière séparée, et signera avec chacun un accord bilatéral entre les Etats-Unis et leur pays, avant la signature à 16h15 (22h15, heure suisse) de l'accord tripartite.
Selon la chaîne CBS, le texte octroie aux Etats-Unis des droits d'aménagement d'un corridor de 43 kilomètres en territoire arménien, qui sera appelé «Voie Trump pour la paix et la prospérité internationales» ou TRIPP. La Maison Blanche n'a pas répondu aux questions de l'AFP sur ces informations.
Le Karabakh, point de friction numéro 1
Erevan a confirmé que le Premier ministre arménien aurait un entretien avec le président américain «afin de renforcer le partenariat stratégique entre l'Arménie et les Etats-Unis». Il a ajouté qu'une «réunion tripartite (...) avec Donald Trump et le président azerbaïdjanais (aurait) également lieu afin de contribuer à la paix, l'épanouissement et la coopération économique dans la région».
La dernière rencontre entre Nikol Pachinian et Ilham Aliev, le 10 juillet à Abou Dhabi, n'a abouti à aucun progrès tangible en vue d'une finalisation de l'accord de paix sur lequel les deux Etats du Caucase s'étaient pourtant entendus en mars après de très longues négociations. Avant toute signature, l'Azerbaïdjan a présenté une liste d'exigences à l'Arménie.
L'une d'entre elles rebute particulièrement Erevan: l'ajout d'amendements à la Constitution arménienne incluant l'abandon de toute revendication territoriale sur la région contestée du Karabakh. Les deux pays se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle de ce territoire montagneux, que l'Azerbaïdjan a finalement repris aux séparatistes arméniens lors d'une offensive éclair en 2023.
Trump nominé au Nobel de la paix
«Il est plus que temps que Donald Trump reçoive le prix Nobel de la paix», avait lancé sa porte-parole, Karoline Leavitt, le 31 juillet pendant son point-presse de routine. Ce faisant, elle avait des réactions mi-incrédules mi-ironiques des opposants au dirigeant républicain.
Elle a estimé que, depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, le président américain avait présidé à la conclusion «d'un cessez-le-feu ou accord de paix par mois». Elle a cité pour exemples ses médiations entre l'Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande, l'Egypte et l'Ethiopie, le Rwanda et la République démocratique du Congo, la Serbie et le Kosovo...
La liste des candidats n'est pas rendue publique par le comité norvégien qui décerne la distinction. Mais Israël, le Cambodge et le Pakistan ont d'ores et déjà annoncé avoir nominé Donald Trump.