Après avoir baissé ou stagné depuis le mois de mai, les ventes en volume au détail ont augmenté de 0,8% en octobre, après avoir stagné ou baissé depuis mai, indique l'Office des statistiques (ONS) vendredi.
Grant Fitzner, de l'ONS, note sur Twitter que la hausse s'est vue en particulier dans «les magasins de vêtements, les grands magasins et les magasins de jouets».
«Il y a des signes que Noël est arrivé en avance pour les commerçants» alors que les clients sont «effrayés par les avertissements que certains cadeaux et jouets seront disponibles en quantité limitée», estime Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
En revanche, après une forte hausse des achats d'essence en septembre alors que le pays avait été frappé à la fin du mois par des pénuries, les ventes de carburants ont régressé de 6,4% en octobre, «retrouvant des niveaux plus classiques», selon l'ONS.
Les ventes au détail font parties des données scrutées par les économistes qui se demandent si la banque d'Angleterre profitera de l'embellie de l'économie pour resserrer rapidement ses taux d'intérêt et contrer une inflation qui s'envole.
Elle s'ajoute à la publication vendredi des chiffres de l'emprunt public: il continue de baisser, même s'il reste historiquement élevé, près d'un mois après la présentation du budget par le ministre des Finances, Rishi Sunak, qui entend redresser les finances de l'Etat après l'envolée de la dette pendant la pandémie.
«Le rebond des ventes au détail et la poursuite de l'amélioration des finances publiques ajoutent aux attentes que la Banque d'Angleterre augmentera ses taux d'intérêts de 0,1% à 0,25% en décembre», estime Paul Dales, de Capital Economics.
L'emprunt net du secteur public est estimé à 18,8 milliards de livres en octobre, le deuxième niveau le plus haut enregistré pour ce mois depuis le début de ces statistiques en 1993. Il a reculé de 200 millions de livres sur un an, moins vite que les prévisions des économistes.
Ces chiffres reflètent «la reprise économique qui stimule les recettes et la baisse des coûts des programmes de soutien liés à la pandémie», mais ces bonnes nouvelles sont «partiellement effacées par une forte hausse des intérêts de la dette», a commenté l'organisme public de prévision budgétaire (OBR).
La dette publique représente environ 95,1% du PIB et «reste à un niveau plus vu depuis le début des années 1960», selon l'ONS.
«Il est temps désormais de renforcer nos finances publiques, pour les générations futures», a commenté vendredi M. Sunak, faisant valoir que ses orientations budgétaires, qui prévoient notamment des hausses d'impôts, mettront «la dette sur une trajectoire soutenable».
D'après Michal Stelmach, économiste chez KPMG, cet accent sur l'orthodoxie budgétaire, le plus marqué selon lui dans les autres pays du G7 en 2022, «risque d'étouffer la croissance l'an prochain».
(ATS)