Manifestations à Buenos Aires
Les Argentins se mobilisent contre le président Javier Milei

Des milliers d'Argentins manifestent à Buenos Aires contre les vetos du président Milei sur le financement de l'université et de la santé pédiatrique. Le Parlement débat de l'annulation de ces vetos, nécessitant une majorité des deux tiers dans les deux chambres.
Publié: 17.09.2025 à 22:56 heures
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Vue aérienne des manifestants devant le Congrès national à Buenos Aires le 17 septembre 2025
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Des milliers d'Argentins manifestaient mercredi à Buenos Aires, l'une des mobilisations les plus suivies des derniers mois, pour faire pression sur le Parlement, qui débat des vetos répétés du président ultralibéral Javier Milei à des financements pour l'université et la santé pédiatrique.

Sur fond d'un imposant dispositif policier, universitaires, hospitaliers, et comme chaque mercredi retraités, se sont réunis aux abords du Parlement, derrière des banderoles «Non au veto!», leurs rangs gonflés par des syndicats et diverses organisations de gauche radicale, a constaté l'AFP.

Les manifestants espèrent une nouvelle rébellion des députés pour annuler les vetos récemment apposés par le président ultralibéral Milei à deux textes: un sur une dotation accrue pour l'université publique, l'autre sur «l'urgence pédiatrique» – budgétaire, en fait – pour le plus grand hôpital pédiatrique du pays, le Garrahan (4700 employés).

Une fuite des cerveaux

Le Parlement peut techniquement annuler un veto présidentiel, en rassemblant une majorité des deux-tiers des deux chambres, comme il l'a fait en août sur une loi de financement du handicap, infligeant à Javier Milei un revers législatif marquant. Après les députés mercredi, il reviendra au Sénat de débattre des deux vetos dans les prochains jours.

Indépendamment de ces textes, sur des financements à échéance 2025, Javier Milei a présenté dimanche son projet de budget 2026, sans dévier de son cap d'austérité, en vue d'un équilibre budgétaire «non négociable». Mais, secoué en début de mois par un cuisant revers électoral lors d'une importante élection régionale, il a adopté un ton plus modéré qu'à l'accoutumée, et promis pour 2026 des gestes – des hausses supérieures à l'inflation – sur les retraites, l'éducation et la santé, sévèrement définancés en 21 mois de sa présidence.

«Mais ça c'est pour l'année prochaine! Cette année, on n'a rien eu!» protestait dans la manifestation Florencia Garcia, 39 ans, administrative de l'hôpital Garrahan, dénonçant à l'AFP «la fuite de professionnels à cause des bas salaires, et de tout ce qui nous manque». «La réalité c'est qu'on ne peut pas continuer comme ça!»

Promesses budgétaires «très loin» du compte, ont réagi pour leur part les universités publiques, pour qui le budget annoncé ne fait que «consolider les pertes subies» sur les salaires ou le fonctionnement, et «creuser l'ajustement infligé au système universitaire et scientifique».

Le conseil des universités du pays a estimé que près de 7300 milliards de pesos (4,9 milliards de dollars) seraient nécessaires pour que l'éducation supérieure «fonctionne normalement», et non les 4800 milliards de pesos (3,2 milliards USD) promis pour 2026 par Milei.

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