Elle a crié «Allah Akbar»
La police maîtrise et tire sur une femme qui tenait des propos menaçants

La police française a ouvert le feu et grièvement blessé mardi à Paris une femme qui, selon des témoins, tenait des propos menaçants. Elle avait crié «Allah Akbar» dans un train de banlieue, a appris l'AFP de source policière et auprès du parquet de la capitale.
La police française a tiré sur une femme intégralement voilée qui menaçait de se faire exploser dans un train de banlieue à Paris. (image symbolique)
Photo: YOAN VALAT

«Le pronostic vital de la femme est engagé», a précisé le parquet. La police a été prévenue par des appels de passagers mentionnant une femme «intégralement voilée» qui «proférait des menaces» dans un train circulant alors en banlieue, a expliqué la source policière.

Selon ces témoins, elle a «prononcé plusieurs fois Allah Akbar», a précisé cette source expliquant que la police a réussi à «l'isoler» à la station Bibliothèque François Mitterrand à Paris, qui a été rapidement évacuée.

La femme âgée de 38 ans a «refusé d'obtempérer aux injonctions des policiers» et a menacé «de se faire exploser», ont détaillé le parquet et la source policière. Un policier a alors tiré à une reprise, blessant grièvement la femme.

Fichée S pour radicalisation

Les vérifications ont permis d'établir qu'elle n'avait ni explosif, ni arme sur elle, a précisé la source policière.

Cette femme avait déjà été «condamnée» pour «avoir proféré des menaces à l'encontre de militaires de l'opération Sentinelle», en vigueur dans le pays depuis les attentats de 2015, a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, évoquant, sans autre détail, de possibles troubles de «santé psychique».

Elle faisait aussi l'objet d'une fiche pour radicalisation, ont précisé à l'AFP deux sources policières, sans être en mesure d'indiquer si cette fiche était aujourd'hui clôturée ou toujours active.

Deux enquêtes en cours

Deux enquêtes ont été ouvertes. L'une, confiée à la police judiciaire parisienne pour «apologie, menaces de mort et acte d'intimidation sur un dépositaire de l'autorité publique». L'autre a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, et vise le tir par le policier, comme c'est le cas lorsqu'un policier fait usage de son arme à feu.

Après l'assassinat d'un professeur à Arras (Nord) le 13 octobre par un jeune fiché pour radicalisation islamiste depuis février 2021, la France est passée en alerte «urgence attentat».

Ce meurtre a replongé la France dans la hantise des attentats islamistes et amené les pouvoirs publics à renforcer les mesures de sécurité antiterroristes, dans un contexte déjà marqué par les craintes liées aux répercussions du conflit entre Israël et le Hamas.

(ATS)

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