L'aéroport international de Nouméa, fermé depuis le 14 mai en raison des fortes tensions en Nouvelle-Calédonie, rouvrira en journée dès lundi, a annoncé dimanche le haut-commissariat de la République française. Le couvre-feu a été repoussé de 18h à 20h. Depuis le 13 mai et la contestation d'une loi pour un dégel électoral, des violences ont surgi dans l'archipel français du Pacifique sud, faisant neuf morts et de très importants dégâts.
La décision de rouvrir l'aéroport a été prise en raison de «la circulation en journée [...] rendue possible sur la RT1», une double voie rapide reliant le centre de Nouméa à l'aéroport international de La Tontouta. Elle est restée longtemps inaccessible à cause des nombreux barrages installés par les manifestants indépendantistes. Des gendarmes procèdent régulièrement depuis une semaine au déblaiement de la route, s'assurant que les barrages ne sont pas refaits après leur passage.
Vente d'alcool toujours interdite
Seuls quelques rares vols, sur dérogation, avaient pu se faire dernièrement, avec des passagers placés sur listes d'attente. Quant au couvre-feu, qui court jusqu'à 06h du matin, le haut-commissariat a repoussé de deux heures son début «au regard de l'amélioration de la situation et afin de faciliter le retour progressif à la vie normale».
Le couvre-feu a été instauré le 14 mai, puis l'état d'urgence le 15 mai, ce dernier ayant été levé le 28 mai. «L'interdiction de la vente d'alcool (exception pour les cavistes), de vente et de transport d'armes sont prolongées», a rappelé le haut-commissariat. Les élèves de primaires, collèges et lycées reprendront progressivement lundi le chemin de l'école, selon les zones et les établissements.
La Nouvelle-Calédonie est en proie depuis le 13 mai à de violents troubles provoqués par l'adoption par l'assemblée nationale d'un projet de loi de réforme constitutionnelle permettant un dégel du corps électoral, qui, selon ses opposants, marginaliserait davantage le peuple autochtone kanak.
De nombreux bâtiments ont été brûlés, certains magasins ont été pillés. Le haut-commissaire de la République a évalué les dégâts à plus de 1,5 milliard d'euros.