«Ces changements sont principalement motivés par les besoins de l'entreprise plutôt que par les performances individuelles, ce qui les rend particulièrement difficiles, car aucun d'entre nous ne veut voir partir des collègues aussi formidables», a déclaré un porte-parole de Netflix à l'AFP.
Près de 150 salariés ont été remerciés, la plupart aux Etats-Unis, a précisé le porte-parole, ajoutant que Netflix a aussi réduit ses dépenses en matière de sous-traitance. Quelques semaines avant cette décision, Netflix a annoncé une perte d'abonnés pour la première fois depuis plus de dix ans.
«Le ralentissement de la croissance de nos revenus signifie que nous devons aussi ralentir la croissance de nos dépenses en tant qu'entreprise», a expliqué le porte-parole. A la fin du premier trimestre, le service de télévision en streaming comptait 221,6 millions d'abonnés, légèrement moins que fin décembre.
Perte du marché russe
Pour expliquer cette érosion, Netflix avance la suspension de ses services en Russie à cause de la guerre en Ukraine. Ce recul de 200'000 abonnés, moins de 0,1% de sa clientèle totale, a suffi à provoquer la panique à Wall Street lors de l'annonce des résultats trimestriels en avril.
Le directeur financier Spence Neumann avait alors annoncé lors d'une conférence téléphonique que Netflix allait «réduire» ses dépenses au cours des deux prochaines années, tout en continuant à investir des milliards de dollars dans la plateforme.
L'entreprise basée dans la Silicon Valley a affiché un résultat net de 1,6 milliard de dollars lors des trois premiers mois, contre 1,7 milliard au premier trimestre 2021.
Traquer le partage illicite
Parmi les autres facteurs freinant sa croissance, Netflix a identifié le fait que certains abonnés partagent leur compte avec des personnes ne vivant pas chez eux. Près de 222 millions de ménages paient un abonnement, mais les comptes sont partagés avec plus de 100 millions d'autres foyers ne souscrivant pas au service, estime le géant du streaming.
Netflix teste des moyens de tirer une rémunération de ce partage de comptes, en introduisant par exemple une fonction qui permet aux abonnés de payer un peu plus pour ajouter d'autres ménages.
«Ce n'était pas une priorité quand nous grandissions rapidement, et maintenant nous y travaillons d'arrache-pied», a déclaré le patron Reed Hastings lors d'une conférence téléphonique sur les résultats. «Ils sont plus d'une centaine de millions de foyers à choisir déjà de regarder Netflix, ils aiment le service, il faut juste que nous soyons payés dans une certaine mesure» pour ces téléspectateurs.
La croissance de Netflix souffre aussi de la concurrence intense que lui livrent Apple et Disney. Netflix envisage aussi d'ajouter un nouvel abonnement à tarif réduit financé par la publicité, un modèle que M. Hastings a longtemps écarté.
(ATS)