Condamné pour «haute trahison»
La Cour suprême russe rejette l'appel d'un journaliste emprisonné pour 22 ans

La Cour suprême russe a rejeté mercredi l'appel d'un journaliste russe respecté, Ivan Safronov. Celui-ci demandait l'annulation de sa condamnation à 22 ans de prison pour «haute trahison».
Les anciens collègues d'Ivan Safronov ont dénoncé cette affaire comme une vengeance du pouvoir pour ses articles évoquant des incidents embarrassants pour l'armée russe, avant même l'offensive en Ukraine.
Photo: VALERY MELNIKOV

«Il a été décidé de laisser le verdict du tribunal de première instance sans changement», a indiqué la Cour suprême russe, citée par l'agence de presse officielle TASS après une audience à huis clos. L'appel du journaliste russe Ivan Safronov qui demandait l'annulation de sa condamnation à 22 ans de prison pour «haute trahison» a été rejeté.

Incarcéré depuis 2020, le jeune homme de 33 ans avait été reconnu coupable d'avoir transmis à un expert politique russo-allemand des informations sur les opérations militaires russes en Syrie et aux services de renseignement tchèques des éléments sur les livraisons d'armes de Moscou en Afrique. Ivan Safronov rejette ces accusations et ses anciens collègues ont dénoncé cette affaire comme une vengeance du pouvoir pour ses articles évoquant des incidents embarrassants pour l'armée russe, avant même l'offensive en Ukraine.

Cet expert reconnu des questions de défense a travaillé pour les quotidiens nationaux «Vedomosti» et «Kommersant». Poussé à la démission de «Kommersant» en 2019, il était devenu en mai 2020 conseiller du directeur à l'époque de l'agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine. Selon l'ONG spécialisée OVD-Info, Ivan Safronov a été placé en juin en cellule disciplinaire dans la colonie pénitentiaire où il est détenu, puis dans une unité médicale.

La répression s'est aggravé depuis la guerre en Ukraine

La répression des critiques du pouvoir russe est une réalité en Russie depuis des années, mais s'est encore aggravée depuis le début de l'offensive russe contre l'Ukraine. La quasi-totalité des opposants d'envergure mais aussi des milliers de Russes ordinaires s'étant opposés à l'offensive ont été emprisonnés ou poussés à l'exil.

Lundi, un tribunal russe a rejeté un appel de l'opposant Vladimir Kara-Mourza, maintenant sa peine de 25 ans de prison pour «trahison», un jugement particulièrement sévère et la peine la plus lourde infligée à un opposant dans l'histoire récente du pays.

(ATS)

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